Augmentation est un mot à la mode qui n’a pas de limite dans son articulation. Mais il y a un mais, ayons le courage de voir celui-ci. Farine et autre matières premières augmentent, électricité, gaz, diesel, emballage de même et n’oublions pas les charges salariales. Si l’énergie est une part conséquente qui pèse sur la sphère des augmentations de charges, soyons cohérents et voyons aussi l’impact direct sur la matière première qu’est la farine.

En effet, ce n’est pas sorcier de comprendre le mécanisme qui mène à cela. Le poids sur le départ de la chaîne qu’est l’agriculture est clair (diesel, électricité, semences et engrais, coût des machines et leur entretien). Le deuxième pan est celui de la meunerie exposé aussi à des frais exponentiels impondérables que sont (mazout, diesel, électricité et gaz, mais aussi céréales, graines, les parts de la logistique diverse et les emballages). Ceci nous mène donc aux charges des boulangeries et aux nécessités d’augmentations des produits en fonction des frais de production que sont (mazout, électricité, gaz, matières premières diverses, farine, levure et une très grosse part que sont le personnel et les emballages).

Remettre au centre en fonction des impératifs actuels la gestion qui prend tout son sens et ceci sans tirer les uns contre les autres. Une des premières démarches est d’analyser les potentiels d’économies et ceci avec réalisme et clairvoyance et non en restant aveugle ou enfermé dans le schéma des habitudes. Optimiser la production et mettre en place des assortiments riches et variés sans donner dans la démesure génératrice de pertes sur la production par le fait des invendus et parfois de la trop grande pléthore de l’offre. Un des chemins nécessaires voire indispensable est celui de la rentabilité de la production car il faut être réaliste que c’est un point très important pour les entreprises et quand la part salariale est de 50 % il y a un très grave danger et un péril à la porte.

Alors, comment faut-il faire pour mettre au fronton des demains une meilleure situation et une pérennité pour les entreprises ? Hormis les pistes ci-dessus, savoir dire non parfois pour des livraisons et des marchés, ne pas se disperser, analyser tous les postes de l’entreprise et redéfinir les priorités, avoir une vision cohérente et une projection de ce qui est voulu pour le futur, ne pas avoir peur de couper ce qui pèse dans la balance. Simple ou utopiste allez-vous me dire, je ne le pense pas mais souvent les périodes difficiles permettent des remises à niveaux salutaires.

Alors, n’oubliez pas que l’agriculture, la meunerie et la boulangerie font partie d’un même creuset et que c’est que par la solidarité que tous vont résister. N’ayez pas peur de faire un graphique à mettre dans vos commerces pour expliquer les augmentations que vous allez devoir faire. Et surtout, il faut continuer de démontrer que le prix est une chose mais celui de votre qualité lui vaut bien le prix demandé car vous êtes des artisans du bon, du beau, du goût.

Bernard Pignat, Chevalier d’honneur de la confrérie valaisanne

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