Les deux sont certainement nécessaires, utiles, impératifs ou essentiels. Les rêves sont salutaires car ils vivifient l’esprit et ouvrent les portes à leurs accomplissements. Car avoir des rêves, c’est un peu comme mettre de l’essence pour faire avancer son véhicule. Mais les rêves ne sont pas si simples à accomplir et surtout à réaliser.

Avoir des rêves c’est aussi en connaître le prix et être prêt à le payer ! Les rêves sources d’évolutions demandent de faire parfois la révolution, en premier dans son esprit, puis dans son fonctionnement, dans sa manière de faire et d’accepter ce qu’il y a lieu de faire, pas si simple vous en conviendrez.

Au regard de ces deux affirmations, une introspection est salutaire, impérative et le début du chemin. Que voyons-nous actuellement, que voulons-nous voir et surtout ne pas voir car ceci nous permet de vivre « dans c’est comme cela et nous avons toujours fait comme ça », alors pourquoi changer. Le monde est en constante évolution soit négative soit positive et ceux qui le composent aussi. Il serait temps de s’en rendre compte.

Discutant avec des parents, des enseignants, des jeunes de toutes conditions, je fus surpris des réponses données à mes interrogations. Parlant du métier de boulanger-pâtissier-confiseur, une très grande majorité me confirma la beauté de ce métier et ce qu’il permet en termes de créativités, de valeurs qu’il comporte. Rebondissant sur ces réponses, je posais la question qui fait souvent débat : voudrais-tu accomplir un apprentissage dans le domaine, là les réponses furent claires.

Oui car c’est intéressant, valorisant, motivant et symboliquement donner le pain quotidien, de la douceur à travers la pâtisserie, de la beauté, du bon et être des passeurs de goûts c’est magnifique. Alors dites-moi pourquoi non, les horaires sont incompatibles avec la vie sociale et sociétale, nous ne voulons pas travailler la nuit ou du moins pas trop tôt dans la nuit, nous ne sommes pas prêts à 15 ans à entrer dans le monde du travail.

Devant ces réponses, je ne pus que penser à ce qu’est notre métier à l’heure actuelle et qu’il serait temps de mettre nos rêves pour les transformer en rêves évolutions et oser la révolution. A travers cela, je mis dans l’escarcelle de ma réflexion la nécessité de l’adaptation au monde d’aujourd’hui. Cette adaptation de la production et de ses moyens, la façon de répondre aux besoins de la clientèle et ses changements d’habitudes de consommation aussi bien en termes de produit que d’horaires.

Tout cela me mena sur divers chemins mais ceux qui seront propres à chacun selon sa région, sa ville, son village et surtout la composition de sa clientèle. A travers les divers points évoqués, il me parut nécessaire de mettre en avant le dépoussiérage de la formation vis-à-vis des réponses des jeunes, la transition par la sphère école pour les préparer à entrer dans le monde du travail.

Ceci me fit aussi remarquer l’adaptation du temps d’apprentissage qui serait impératif de mettre sur quatre ans dont une année en école en fonction des modifications et pour le bien de la formation qui sera la clé du futur pour avoir des patrons ou des chefs performants.

Chacun sa route, chacun son chemin disait la chanson mais pour mettre cela en musique il faut la volonté et le courage nécessaire pour oser, oui oser voir les changements de la société, du monde et de ce qui nous entoure, au risque de mourir dans le creuset de l’immobilisme. Je vous souhaite donc à tous de bons rêves évolutions et une bonne révolution.

Bernard Pignat, Chevalier d’honneur
de la Confrérie valaisanne des chevaliers du bon pain

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