Les années passent. Les parcours des jeunes évoluent. Les carrières commencent et se renforcent. Mais que sont-ils devenus depuis la fin de leur formation ? Rencontre avec le passé, le présent et le futur de six passionnés pour qui la boulangerie-pâtisserie-confiserie est une vraie vocation, une évidence. A travers les difficultés, ils sont restés fidèles. Ils ont trouvé la force et la volonté de donner toujours plus à ce milieu afin de permettre au plus grand nombre d’en récolter les fruits.

Dans quelle entreprise et quand avez-vous débuté votre apprentissage ?

Loïc Vogel : J’ai démarré ma formation de boulanger-pâtissier à la boulangerie d’Eric Aubry à Delémont (JU) en 2013. En 2016, j’ai fait un complément confiserie chez Nicolas Taillens à Crans-Montana (VS).

Laura Angelucci : J’ai effectué mes 3 ans d’apprentissage à la Gourmandise à Boudevilliers (NE) chez Nathalie Sutter. J’ai obtenu mon CFC de gestionnaire du commerce de détail en 2018.

Margaux Pillonel : J’ai démarré une formation de pâtissière-confiseuse chez Suard SA à Fribourg en 2014.

Maéva Rauser : J’ai fait mon apprentissage de gestionnaire du commerce de détail Au Cœur de France à La Chaux-de-Fonds. J’ai obtenu mon CFC en 2019.

Fanny Monney : J’ai effectué mon apprentissage de pâtissière-confiseuse chez Gilles Sàrl à Chatel-St-Denis (FR). Je l’ai terminé en 2020.

Damien Borgeaud : En 2010, j’ai démarré une formation de boulanger-pâtissier chez Christian Boillat à Saint-Prex (VD).

Quels ont été les moments forts de votre formation ?

L. V. : J’ai terminé premier Jurassien en 2016 après mon CFC de boulanger ; une grande fierté ! Lors de mon complément confiseur, j’ai obtenu la 3e place du concours dans le cadre de Choc Altitude à Crans-Montana. Je dédie ces réussites à ma famille et mes employeurs. Ils m’ont toujours soutenu et encouragé à vivre ma passion. J’ai fait de mon hobby une vraie vocation.

L. A. : Le premier moment fort est ma médaille d’or au concours des apprentis. J’ai vu la fierté dans les yeux de ma famille, surtout de mes grands-parents. Le deuxième est ma participation aux Swisskills. C’était vraiment une expérience très enrichissante qui m’a appris beaucoup.

M. P. : J’ai terminé ma formation en tant que première du canton de Fribourg. Cela m’a permis de participer à la Finale romande et tessinoise des jeunes confiseurs. Je garde un souvenir magique de l’ambiance et la rencontre avec tous les participants était incroyable. J’ai aimé avoir une totale autonomie sur mes produits. J’ai obtenu la 3e place. En 2022 j’ai participé à la final romande en tant que jury.

M. R. : Le concours Chocolatissimo auquel j’ai participé en 2e et 3e année. A chacune de mes participations, j’ai remporté les prix des jurés, des visiteurs et de l’école Richemont.

F.M. : Les moments forts ont tout d’abord ont été les trois ans de mon apprentissage. L’ambiance était très bonne et tous les collègues super gentils. Ensuite, j’ai eu l’occasion de faire des concours chaque année de mon apprentissage. Je me suis retrouvée les trois fois sur les marches du podium. Par la suite, j’ai eu mon examen pratique avec une très bonne moyenne générale. Je l’ai passé pendant le covid. Il s’est déroulé normalement, si ce n’est que je n’ai pas pu fêter ma réussite avec ma famille.

D. B. : Lors de ma formation, j’ai participé au concours des pâtes à sirop. En tant que grand sportif, j’aime relever des défis et ce concours n’était que le début d’un parcours rempli de challenges. J’ai suivi les cours à l’Ecole professionnelle de Montreux à Clarens (VD) avec Pascal Mauron. Je garde de très bons souvenirs grâce à lui.

Quel est votre parcours depuis l’obtention du CFC ?

L. V. : Je suis resté chez Nicolas Taillens après mon apprentissage. J’y ai eu des opportunités d’évolution. J’ai suivi les cours de formateurs et démarrer le brevet fédéral. Cela m’a demandé d’occuper plusieurs postes pour ma préparation telle que boulanger de nuit et de jour. Depuis 2022, je suis responsable de la pâtisserie. Je suis devenu expert aux examens de CFC en 2023. Amoureux du métier, je suis un touche-à-tout et reste toujours prêt à me former et à apprendre.

L. A. : Après avoir obtenu mon CFC, j’ai travaillé quatre ans à la boulangerie Kolly à Chaux-de-Fonds (NE). Pendant ces années, j’ai fait la formation d’experte aux examens et celle de formatrice. A la suite de la remise de l’entreprise, je suis partie travailler chez Christophe Chocolatier à Courtelary (BE). J’y occupe le poste de responsable de boutique.

M. P. : J’ai fait une année de maturité type social après ma formation, dans l’objectif de devenir enseignante en école professionnel. Cependant, mon chemin a bifurqué en direction de l’Ecole supérieure technique agroalimentaire de Grangeneuve (FR). Je suis sortie de cette expérience avec énormément de connaissance dans la gestion d’une entreprise. J’ai effectué mon travail de diplôme à la Chocolaterie de Gruyères chez Richard Uldry. Par chance, j’ai pu y rester en tant que cheffe de projet ; un poste créé sur mesure pour mon profil. Investie dans la formation et la transmission, je me suis lancée dans la formation d’apprentis et experte aux examens du CFC autant pratique, écrit et oraux.

M. R. : Mon CFC en poche, j’ai postulé dans la boulangerie Le Panetier à La Chaux-de-Fonds où je suis resté deux ans. Depuis, je travaille à la boulangerie Du Pain Ô Chocolat à la Chaux-de-Fonds. Je me suis aussi lancée dans les cours pour devenir experte aux examens. Soutenue par mes patrons, je fais également les cours de formatrice afin de former nos actuelles et futures apprenties gestionnaires.

F.M. : Mon parcours professionnel est assez vite fait : j’ai eu la chance de pouvoir rester dans mon entreprise formatrice Gilles Sàrl ; pour mon plus grand plaisir.

D. B. : Persévérant et aimant faire les choses pleinement, j’ai également un CFC de commerce et une patente de cafetier-restaurateur-hôtelier à Genève. J’ai travaillé quelques temps à la Jowa pour tester, mais je suis vite retourné à l’artisanat. Après quelques mois chez Nicolas Taillens à Crans-Montana, j’ai eu l’opportunité de travailler pour l’entreprise familiale, les boulangeries Pougnier à Genève. Comme un cadeau de la vie, j’ai fait mon premier jour, le jour de mon 24e anniversaire. Au cours des dernières années, j’ai fait mon papier de formateur, expert aux examens du CFC ainsi que commissaire d’apprentissage. Je prépare les examens du brevet fédéral tout en occupant différentes tâches dans l’entreprise telles que responsable des magasins et de la production. Cela représente plus de 110 personnes à gérer. Un beau défi pour un amoureux de sensations fortes.

Quels sont vos objectifs dans les années à venir ?

L. V. : Je souhaite continuer de me lever chaque matin avec le sentiment d’être heureux et épanoui dans ce que je fais. En 2024, je me présente aux examens oraux du brevet fédéral et espère les réussir avec succès. J’aime dire qu’on a qu’une seule vie et qu’il faut la vivre à fond !

L. A. : Mes objectifs sont de continuer dans le métier, d’apprendre et de transmettre mon savoir en formant des apprentis. J’espère un jour pouvoir enseigner à l’école Richemont.

M. P. : Mon premier objectif est d’arriver à l’heure le jour de mon mariage, à la suite duquel vous me retrouverez en tant que Margaux Castella. Plus sérieusement, je souhaite sincèrement rester un pilier pour mes collègues, et savoir transmettre aux apprentis toute ma passion et mes compétences. Allier vie professionnelle et vie privée est aussi un défi que j’ai hâte de relever.

M. R. : Ma priorité et que mon apprentie finisse son apprentissage avec tout le bagage que je peux lui apporter.

F.M. : Je suis les cours pour devenir experte aux examens pratique. Pour cela, je dois aussi effectuer le cours de formateur en entreprise. J’aimerais bien donner plus envie aux jeunes qui commencent ce métier de rester dans la branche ; même si ce n’est pas le métier le plus facile du fait de ses horaires, travailler le week-end ou encore durant des fêtes. Et pourquoi pas aussi aller travailler une période chez des grands chefs. Si je le souhaite, plus tard je pourrais aussi reprendre l’entreprise de ma maman.

D. B. : Avec mon frère, nous sommes la quatrième génération dans l’entreprise et avons comme projet de reprendre ensemble les boulangerie Pougnier. Nous voulons rester à la pointe des nouveautés et donner notre maximum. Dans ce métier nous sommes des créateurs, nous offrons plus que de l’artisanat nous offrons des souvenirs à nos clients et nous souhaitons continuer encore de nombreuses années.

Si vous aviez la possibilité de parler à l’apprenti que vous étiez, que lui diriez-vous ?

L. V. : Laisse-toi vivre ta folie, même quand cela parait difficile. Saisis les opportunités et crois en toi, vis à fond chaque instant.

L. A. : Accroche-toi ! Ce métier t’apportera énormément de connaissances et de confiance en toi. Laisse-lui une chance car tu seras fière du chemin parcouru et tout se passera bien.

M. P. : Fais-toi confiance ! Ne doute pas de tes capacités, ce qui doit arriver, arrivera ! J’aime me dire que je suis un couteau suisse, paré à toute éventualité.

M. R. : Courage, tu vas finir ton apprentissage et t’en sortir dans la vie active. Malgré les difficultés, tu te débrouilleras toujours pour y arriver !

F.M. : Je lui dirais que j’ai bien fait de faire cette formation car ça m’a permis de confirmer que c’est le métier que j’ai toujours voulu faire, je ne regrette en aucun cas se mode de vie décaler. Et je la féliciterais pour son travail accompli durant ses 3 ans.

D. B. : Crois en toi ! persévère ! Reste assidu et n’oublie jamais que quand on veut, on peut ! Nous avons de l’or dans les mains, alors garde la passion. Ce parcours va payer !

Propos recueillis par Elsa Mendez


Le meilleur atout pour la relève

Un jeune passionné aujourd’hui sera le meilleur atout pour la relève de demain. C’est avec beaucoup de fierté et d’humilité que j’ai récolté les témoignages tant personnels que professionnels de ces six jeunes. Ils m’ont ému par leur implication et leur confiance. Je garde de ces échanges un magnifique moment de partage suspendu dans le temps de nos vies bien chargées, rythmées par la sonnerie d’un four, d’un client à conseiller ou encore d’un chocolat en train de tempérer.

Elsa Mendez

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