Depuis un certain temps, on entend et on lit partout que les prix augmentent. Une situation difficile, y compris pour notre secteur. Une augmentation des prix est inévitable. Markus Künzli, directeur de SBC Fiduciaire, connaît bien le secteur et indique les points auxquels il faut faire attention lors du calcul des prix.

Dans notre dernier article paru dans Panissimo, nous avons attiré l’atten-tion sur le défi représenté par l’évolution des prix au cours des derniers mois. Les débats sur l’électricité et le contexte inflationniste mettent la branche et le pays tout entier sous pression. L’hiver approche, il est question de pénurie d’électricité, voire de panne de courant – bref, la situation est délicate et ne sera certainement pas facile. Les prix doivent être augmentés, nous n’avons guère d’autre solution. Mais comment se présente un calcul correct ? Nous vous montrons comment faire.
Un calcul typique pour un pain pourrait par exemple ressembler à ceci :

La présentation est quelque peu simplifiée, mais résume les principaux éléments :

COÛTS DES MARCHANDISES – COÛTS DIRECTS DE MATÉRIEL

Les coûts des marchandises comprennent la farine, les matières premières, les matériaux d’emballage, etc. – tout ce qui entre en compte pour le produit. Pour simplifier, on peut prendre ici la marge brute I (comme dans notre exemple avec 20 %), ou se servir de la recette du produit et calculer chaque composant au moyen de la quantité et du prix par pièce.

COÛTS DE PRODUCTION

Les coûts de production comprennent les charges de personnel et peuvent être calculés à l’aide du salaire par minute. Le temps passé par produit devrait être estimé sur la base de l’expérience de production.

TAUX DE MAJORATION DES FRAIS GÉNÉRAUX

Le taux de majoration reflète le rapport entre les coûts de production et les frais généraux (loyer, coûts d’énergie, frais administratifs, etc.). Pour les prendre en compte dans le calcul, nous nous servons du taux de majoration.

BÉNÉFICE

Ici, nous ajoutons encore la marge bénéficiaire (considération globale).

EXEMPLE DE CALCUL

Pour mieux illustrer cela, voici un exemple de calcul pour un petit pain :

Hypothèses

  • Salaire à la minute (coûts de production) de CHF 85 centimes – temps de production de 26 secondes maximum
  • Taux de majoration de 100 %

Remarque : ces deux valeurs de référence peuvent être tirées de notre comparaison sectorielle, que nous établissons pour chaque entreprise. La comparaison sectorielle fait partie du paquet de prestations de la SBC Fiduciaire SA.

Petits pains pour

Coûts de matériel / coûts des marchandises (BG I)20 %CHF 0.3020 %
Coûts de production avec salaire par minuteCHF 0.85CHF 0.4525 %
Taux de majoration des frais généraux100 %CHF 0.6845 %
Bénéfice10 %CHF 0.0810 %
Prix hors TVACHF 1.50

C’est ainsi que se calcule le prix d’un petit pain. Attention : la TVA s’ajoute-rait ici pour désigner le prix de vente correct.

Il est également possible de valider les prix existants en recalculant le schéma ci-dessus. Prenons le prix de notre petit pain de CHF 1.50. Selon la répartition ci-dessus, les coûts de production devraient s’élever au maximum à 25 % de ce prix, soit environ 38 centimes. Avec un salaire à la minute dans la production de par exemple 85 centimes, on devrait donc consacrer au maximum 26 secondes à un petit pain – et ici, nous ne parlons bien sûr que de la fabrication, pas de tout le processus de cuisson dans le four, car ces coûts font partie des frais généraux et se retrouvent dans le taux de majoration. La validation serait donc la suivante : 26 secondes sont-elles réalistes dans ma production pour un petit pain ? Si oui, le prix est correct. Si ce n’est pas le cas, il faudrait augmenter le prix en consé-quence ou rendre la production plus efficace.

QUE VA-T-IL SE PASSER MAINTENANT ?

Les plus grandes augmentations de prix sont attendues dans les frais généraux, et à ce propos, le prix de l’électricité, entre autres, sera probable-ment le critère déterminant. Sans oublier l’évolution des salaires, qui doivent être adaptés au niveau général de l’inflation par la CCNT (+2-3 %), ce qui entraînera une légère augmentation du salaire à la minute. Et bien sûr, au final, c’est vous, en tant qu’entrepreneur, qui décidez si le prix calculé peut être appliqué sur le marché. C’est là que l’on verra si les produits de niche des boulangeries locales réussissent à s’imposer ou non.

Markus Künzli,
directeur SBC Fiduciaire


Comparaison de la branche de la SBC Fiduciaire

Chaque année, la SBC Fiduciaire analyse les comptes annuels d’environ 600 clients issus de la branche de la boulangerie et confiserie. Ils obtiennent ainsi une image réaliste de la branche et de ses indicateurs principaux. Les avantages : La comparaison de la branche permet aux clients de comparer leur entreprise aux chiffres moyens d’entreprises similaires. Ensemble, ils analysent l’entre-prise, puis ils proposent des possibilités d’optimisation. Le résultat : des comptes annuels qui tiennent la route, mais aussi de précieux conseils, astuces et comparaisons.

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