Médaillé de bronze à la Coupe du monde de la pâtisserie en 2017 et champion du monde de cuisine en 2018, Jorge Cardoso lance sa marque. En accord avec son employeur, le chef chocolatier de Suard à Fribourg part à la conquête de ses origines : le Portugal.

En attendant d’ouvrir une boutique au Portugal, Jorge Cardoso fait ses armes sur internet avec l’accord de son employeur.

Avec trois CFC en poche et des participations couronnées de succès à des concours professionnels internationaux, Jorge Cardoso est sans cesse à la recherche de défis. Le cuisinier-boulanger-confiseur possède désormais sa boutique en ligne, depuis environ un mois. Amandes et noisettes chocolatées, grands crus, rochers, tablettes… Il y propose plus d’une vingtaine de spécialités, sous sa marque éponyme. Originalité : il est toujours le chef chocolatier de Boulangerie-Pâtisserie-Confiserie Suard SA à Fribourg. Ses produits sont d’ailleurs tous issus du laboratoire fribourgeois. Autrement dit, le futur trentenaire a lancé son shop avec l’approbation de son employeur. Il doit cependant s’assurer qu’aucune vente ne se fasse en Suisse, dans un souci de concurrence directe.

Risques limités

A l’origine du projet, M. Cardoso avait dans l’idée d’ouvrir une boutique réelle et une autre virtuelle au Portugal, son pays natal. Cette structure aurait offert à ses compatriotes de trouver du chocolat suisse. « Nous en trouvons de moins en moins et son prix ne cesse d’augmenter », argumente-t-il. Un emplacement avait été repéré et un producteur de chocolat helvétique approché. Entretemps, la Covid a joué les trouble-fêtes. Il met en « stand-by » son magasin, mais ouvre son shop. « C’était l’unique solution qui limitait les risques ».

Les spécialités proposées sont de relativement longue conservation. Postées, elles ne doivent pas se détériorer durant le trajet, et les clients bénéficier de temps pour les consommer. Jorge Cardoso les a élaborées, mais elles proviennent toutes de l’assortiment Suard. « En quelque sorte, j’achète en vrac des produits que j’ai imaginés. Je prends la quantité nécessaire dont j’ai besoin. Je la mentionne sur une liste que je transmets plus loin pour la facturation. Je ramène les articles à mon domicile. Avec mon amie, nous les conditionnons dans un emballage personnalisé avant de les expédier. »

« Les clients se rendent ainsi compte qu’il existe véritablement un artisan derrière la marque. »

Sans entreprendre de véritable publicité, le futur trentenaire a adressé à ce jour environ une dizaine de commandes. Ce volume lui permet d’assurer en personne le service clientèle. « Avec le suivi, je sais à quel moment les acheteurs reçoivent leur colis. Je leur envoie alors un e-mail afin de connaître leurs impressions. (…) De leur côté, ils se rendent ainsi compte qu’il existe véritablement un artisan derrière la marque ; ce qui n’est pas toujours le cas. » Si les commandes s’emballent, le confiseur engagera éventuellement une personne pour s’occuper du site et de la communication.

Investissement : 15 000 francs environ

Jorge Cardoso a intégralement financé son projet. Les créations du site internet et des emballages ont nécessité environ 15 000 francs. « Finalement, ce n’est pas plus mal d’avoir renoncé momentanément à une boutique physique au Portugal qui m’aurait coûté plus d’une centaine de milliers de francs. Je peux de cette façon préparer le terrain, acquérir de l’expérience, me faire connaître davantage, presque sans perte et à moindres frais. »

En attendant de pouvoir concrétiser son rêve d’ouvrir son propre point de vente dans l’est de la Péninsule Ibérique, ce passionné hyperactif multiplie les projets. En plus d’une nouvelle pièce artistique d’exception, il prépare sa participation au Championnat du monde de cuisine 2022 au Luxembourg avec l’équipe Suisse. « Les idées ne manquent pas… Il faut sans cesse s’améliorer, créer, avancer afin de rester à la pointe. »

jorge-cardoso.com

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