La construction d’un nouveau moulin à Riddes (VS) est l’un des projets qui occupe la filière du pain de seigle valaisan AOP. L’autorisation de construire délivrée, le démarrage du chantier est toutefois en attente : son financement n’est pas totalement ficelé. Avec lui, c’est tout l’avenir de la spécialité boulangère du Vieux Pays qui est en suspens. Le point avec le président des boulangers-confiseurs valaisan, Albert Michellod.

A la fin de l’année, le Moulin du Rhône à Naters devrait fermer. Ses installations sont les seules à moudre du seigle en Valais. Or, cette farine est l’un des critères indispensables à l’obtention du label AOP pour le pain de seigle valaisan. L’exploitant actuel, le Groupe minoterie SA (GMSA), compte construire un nouveau moulin devisé à 7 millions de francs, à Riddes (VS) ; la certification devrait donc être sauve. Toutefois, GMSA ne pourrait pas absorber l’intégralité de l’amortissement. Il souhaiterait que d’autres acteurs prennent en charge une partie de ce dernier. « Les recherches sont pour l’instant restées vaines », selon le communiqué de presse de l’Association du pain de seigle.

Albert Michellod, l’avenir du Pain de seigle valaisan AOP est intimement lié à la construction du moulin de Riddes. Qu’en est-il?
Nous sommes en pleine discussion. Avec le milieu politique, le service cantonal de l’agriculture, les boulangers et les producteurs nous avons créé une task-force. Nous nous réunirons le 19 juin afin de voir si nous sommes en mesure de trouver une proposition à faire à GMSA.

Quelles solutions voyez-vous ?
Un arrangement financier pourrait être trouvé avec l’Etat du Valais ; cela pourrait passer par l’acquisition du terrain et du bâtiment, par exemple. Une autre possibilité serait que GMSA prenne tout à sa charge. Si le projet est abandonné, l’ultime solution serait de se tourner vers les petits moulins. L’un d’entre eux pourrait peut-être se développer pour fournir les 500-600 tonnes de farines nécessaires.

Et que se passerait-il si aucune ne fonctionne ?
Je vais être cru, mais le pain de seigle AOP est mort !

Quelle en seraient les répercussions pour la branche ?
Nous perdrions la certification et vendrions sous le nom pain de seigle valaisan. Les grandes surfaces, qui représentent un tiers des ventes je pense, pourront se fournir et produire en dehors du canton. Ce serait catastrophique au niveau marketing et une grosse perte en termes d’image ! C’est un produit emblématique qui fait partie de la promotion des produits valaisans. GMSA ne peut pas laisser tomber le seigle AOP !

Interview Johann Ruppen

Cela pourrait aussi vous intéresser

Pain de seigle valaisan AOP – meilleure note pour la boulangerie Fuchs