Les commerces de la branche disposant d’une agence postale ne sont pas légion. « panissimo » s’est entretenu avec Jean-François Leuenberger. Deux de ses quatre magasins offrent des services postaux : l’un à Villeret (BE) depuis sept ans, et l’autre à Cortébert (BE) depuis six ans.

Jean-François Leuenberger, comment a débuté votre collaboration avec la Poste ?

A la suite de la fermeture du bureau postal, elle recherchait une agence. Nous nous sommes portés candidats et nous avons été choisis.

Vous n’avez pas hésité ?

Si, un petit peu. Il y a tout de même des contraintes. Le remplacement des vendeuses est un peu moins flexible qu’auparavant, par exemple. La personne doit pouvoir gérer la poste. Pour cela, elle doit d’ailleurs suivre une formation, signer des papiers de confidentialité, etc.

A quoi faut-il être attentif ?

Il faut avoir conscience qu’il se peut qu’une poste d’un autre village démarche une grande entreprise qui a beaucoup de paquets et de courriers. Tout d’un coup, le client vous échappe car la poste concurrente a décidé de venir chercher tous les jours les envois de la société. Une partie du chiffre d’affaires s’envole.

Que représente le temps investi ?

Ce n’est pas un souci, nous pouvons vraiment le faire entre deux clients. Lorsqu’une personne vient chercher un paquet ou un recommandé, nous devons aller au stock. Il faut aussi préparer les départs le soir dans un endroit où ils peuvent récupérer eux-mêmes les envois. Il faut disposer d’un local spécifique, ou alors avoir confiance.

Qu’en est-il de la rémunération ?

Elle est difficile à chiffrer. Elle dépend du volume, c’est donc assez variable. Pour ma part, j’ai deux postes : la première c’est 2200 francs par mois pour un village de 1000 habitants, et la seconde 1700 francs pour 700 habitants.

Quelles ont été les conséquences de cette collaboration ?

Les postes auraient dû disparaître. En ouvrant les agences postales, nous avons évité de perdre des clients. Toutefois, il ne faut pas croire que parce qu’on a la poste, on a plus de clients ; surtout si c’est dû à la fermeture de la poste du village. Si c’est une ouverture, là il y aura de nouveaux clients.

Que conseillez-vous aux artisans intéressés ?

Les gens ne peuvent pas faire des paiements en cash, mais avec des cartes. En revanche, ils peuvent retirer de l’argent. Si tout à coup, il y a 30 clients qui viennent chercher 300 francs, il faudrait avoir 9000 francs à leur donner. Il faut donc bien gérer cette partie ; sans quoi il y a un risque de perdre des clients. En ce qui nous concerne, nous avons installé un coffre, car le chiffre d’affaires de la journée ne suffit souvent pas à satisfaire la clientèle.

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