En présence de personnalités politiques, économiques et de la presse, les responsables de la branche ont inauguré le nouveau Centre romand de compétences pour les artisans boulangers-pâtissiers-confiseurs à Yverdon-les-Bains (VD).
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Le 7 septembre à Yverdon-les-Bains, l’instant est historique : Cesla Amarelle, conseillère d’Etat vaudoise, Jean-Daniel Carrad, syndic de la ville, Didier Ecoffey, président de l’Association romande des artisans boulangers-pâtissiers-confiseurs (Arabpc), Reto Fries, directeur de Richemont, Sébastien Knecht, responsable de Richemont Romandie, Silvan Hotz et Jean-François Leuenberger, président et vice-président de l’Association suisse des patrons boulangers-confiseurs (BCS), ont inauguré le Centre romand de compétences pour les artisans boulangers-pâtissiers-confiseurs. Point de ruban à découper : couteau à la main, les sept personnalités ont tranché un gigantesque pain, devant l’assemblée et la presse.
« Des faiseurs de bonheur »
« Le nouveau cœur » de la branche bat. Qualifié ainsi par Sébastien Knecht, le centre accueillera les apprentis production et vente de plusieurs cantons romands pour les cours interentreprises. Les futurs boulangers-pâtissiers germanophones du canton de Fribourg ont d’ailleurs été les premiers à user le marbre du laboratoire, en août. Les apprentis de la branche s’ajouteront aux 6000 étudiants que la ville accueille par année. « Tous les produits de boulangeries donnent par essence du bonheur aux gens. Vous êtes donc à quelque part des faiseurs de bonheur. Nous sommes donc extrêmement contents de vous avoir parmi nous », s’est réjoui Jean-Daniel Carrad.
« Un souffle nouveau »
La cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture du canton de Vaud, Cesla Amarelle, partage ce plaisir. « L’implantation de cette entité romande en terre vaudoise souligne l’attractivité de notre canton et de notre ville en la matière. (…) Elle représente aussi un beau symbole de l’engagement clair du canton, de ses autorités, de ses entreprises et de ses associations professionnelles pour la valorisation de la formation professionnelle. (…) La venue de l’association romande apportera un souffle nouveau à la promotion de ces professions ancrées dans notre patrimoine, notre agriculture et notre économie. »
En pleine crise sanitaire et climatique, la conseillère d’Etat a relevé le rôle prépondérant à jouer des boulangers-confiseurs face à la demande croissante de produits locaux, artisanaux et naturels. « Vous avez une magnifique occasion d’accompagner ces changements, notamment par le contenu de vos formations. Mais très immédiatement, la crise économique guette. Nous devrons y faire face ensemble, associations professionnelles et autorités politiques, afin de diminuer autant que possible son impact sur les apprentis. »
« Des connaissances spécialisées approfondies, des produits de qualité, une compréhension de la clientèle, de l’innovation sont les qualités requises pour tenir tête aux grands distributeurs. »
Reto Fries, directeur de Richemont
« Veuillez penser à l’artisanat »
Honoré et fier d’être le locataire des lieux, le directeur de Richemont Reto Fries a cependant adressé « une voix un peu critique » aux politiques : « Notre système éducatif dual est toujours loué (…). Cependant, la charge bureaucratique des entreprises et le soutien financier du système de formation en alternance ne correspondent pas à notre loi sur l’égalité des chances en matière de formation. Veuillez penser à l’artisanat, lors de vos prochaines décisions politiques ; aussi après cet événement. »
Des connaissances spécialisées approfondies, des produits de qualité, une compréhension de la clientèle, de l’innovation sont les qualités requises pour tenir tête aux grands distributeurs, selon le directeur. « Mieux informé, le client considère les aliments préfabriqués comme négatifs et dévalorisants. C’est une raison pour laquelle les commerces spécialisés doivent employer du personnel bien formé. C’est exactement ce que nous apporterons grâce à notre concept de formation et de formation continue : un soutien et des solutions à notre artisanat. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour le protéger, le cultiver et le soutenir par des idées innovantes en matière de production et de vente », a-t-il promis.
« Un excellent jalon »
« La formation est importante, voire vitale ! », a aussi rappelé Silvan Hotz. Pourtant, le scénario d’abandonner définitivement la formation en Romandie pour l’intégrer à Richemont Lucerne a été envisagé, a avoué le président de la BCS. « Rétrospectivement, cela aurait été une mauvaise décision. Cette école francophone est nécessaire pour que la formation fonctionne dans toute la Suisse. Rien ne sert de posséder des apprentis ou des cadres bien formés uniquement en Suisse allemande, il en faut dans tous le pays. Et un excellent jalon a été posé à cet effet. » Faut-il que les lieux soient utilisés. C’est pourquoi, il a encouragé tous les membres à profiter de l’offre pour se former, se perfectionner, eux et leurs collaborateurs.
« Un détonateur de motivation »
Il en a été de même pour l’Arapbc, comme l’a précisé le président Didier Ecoffey :
« Nous espérons que ce projet sera un détonateur de motivation, de réussite de la branche, aussi bien pour la production que pour la vente. »
M. Ecoffey a remercié et félicité son comité pour avoir cru au projet. Il a également associé à cette réussite les meuniers qui « ont toujours été des partenaires fiables et constructifs. »
Neuf millions investis
Boulangers et meuniers se sont associés en 1924 afin d’assurer notamment le ravitaillement des professionnels en matière première et éviter le dumping : la Communauté d’intérêts de la boulangerie et de la meunerie (CIBM). Le responsable de projet Jean-François Leuenberger a précisé : « Ils ont créé un fond qu’ils ont partagé de manière paritaire. Pour chaque quintal de farine acheté par le boulanger, un montant était versé dans une caisse. Le meunier y ajoutait le même montant. » Cela leur a notamment permis d’investir en 1965 dans un immeuble regroupant les institutions de la boulangerie romande à Pully (VD). Sa vente, quelque cinquante années plus tard, a engendré la création du centre de compétences d’Yverdon. « Je remercie les meuniers (…) pour leur clairvoyance au moment des premières négociations et finalement pour la signature de leur chef, Marc Müller, pour aller dans notre sens. N’oublions pas que pour cette formation romande, nous avons investi 9 millions de francs sur place, sans aucune aide ; si ce ne sont les hypothèques bancaires. »
L’avis de quatre professionnelles
Un cours de conduite de personnel s’est tenu le 17 août au centre de compétences à Yverdon. Il était alors en travaux. « panissimo » a demandé à quelques participantes ce dont elles en pensaient. Réponses…
- Cindy Guerreiro Fernandes, Fornerod, Morges (VD) : « Tout beau, tout neuf. Cela donne envie de travailler, dans ce cadre complètement rénové ! J’ai hâte de tout découvrir à la fin de tous les travaux. »
- Sandra Perrin, Fleur de Pains, Crissier (VD) : « Nous sommes proches du lac ce qui permet de prendre une pause bucolique. Le bâtiment est moderne avec de grandes baies vitrées permettant de profiter de la luminosité naturelle. L’accès au site et tout autant pratique en voiture qu’en transport en commun. »
- Elsa Santu, Gilles, Châtel-St-Denis (FR) : « J’étais impatiente de découvrir les lieux. J’ai été surprise en bien par la luminosité des salles, l’espace aéré et la hauteur. Entre ces murs, je me sens vraiment bien pour étudier, apprendre et partager. C’est un espace idéal pour la formation professionnelle, chaleureux et serein. »
- Nathalie Suter, La Gourmandise, Boudevilliers (NE) : « C’est un lieu conviviale, frais et au goût du jour. Le laboratoire est simplement magnifique. L’espace vente est simple mais très accueillant. »