Le jeune homme de 28 ans a plein d’idées. Sa passion pour son métier est évidente. Il fait partie de la 6e génération à la tête de l’entreprise en Argovie : « Je mets désormais en œuvre ce que j’ai appris pendant ma formation. »

Pour Daniel Hächler, il est important que l’entreprise reste traditionnelle, familiale et à même de satisfaire les exigences des clients. Ces derniers sont accueillis personnellement.

L’artisanat est central. « Je veux montrer ce qu’on peut confectionner avec de la farine et de l’eau. Nous collaborons directement avec la nature ». La régionalité, le naturel et la simplicité lui tiennent à cœur. C’est la raison pour laquelle son pain a chaque jour un goût un peu différent. Il n’est pas le même en hiver qu’en été. Les clients en sont informés et se montrent compréhensifs. La qualité des produits est connue bien au-delà des frontières de la région.

Des recettes de son arrière-grand-père

Le savoir-faire artisanal s’est transmis de génération en génération, chez les Hächler. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que l’actuel patron utilise des recettes de son arrière-grand-père ; légèrement adaptées aux temps modernes.

Il est néanmoins ouvert à la nouveauté : pour preuve, un réfugié afghan suit une formation élémentaire chez lui. Daniel Hächler en est enchanté : « Le bonheur est partagé, et l’apprentissage mutuel. »

Le jeune chef d’entreprise adore bricoler, optimiser les recettes. Il adapte constamment la production. C’est ce qu’il a notamment fait avec ses croissants. Ils sont tels qu’il les souhaitait depuis six mois environ : roulés à la main sans levure. Le panettone est son prochain projet. « Je ne m’arrête jamais d’essayer de progresser. »

Du plaisir à travailler

Il a toujours eu l’intention de tout fabriquer artisanalement. Il a choisi de se passer de levure de boulangerie lors de son examen professionnel. Après son apprentissage de boulanger-pâtissier, le jeune professionnel a travaillé dans la boulangerie-pâtisserie Aebersold à Morat. « J’y ai beaucoup appris, tant humainement que professionnellement. (…) Les deux aspects sont très importants. Si l’humain dysfonctionne, les produits et la vente ne peuvent que s’en ressentir. L’humour et le plaisir de travailler doivent être perceptibles. »

Bernhard Aebersold a réussi à motiver Daniel Hächler à participer aux concours (candidat aux SwissSkills et aux championnats d’Europe, et coach et membre du jury lors de la Coupe d’Europe). Il est par ailleurs toujours lié à la Suisse romande : il est le seul Suisse allemand à faire partie du groupe Erfa Pain-choc.

Il a également élargi ses connaissances chez Merz à Coire : « René Haslinger m’a beaucoup encouragé, tout en me confiant de grandes responsabilités. » M. Hächler a réussi l’examen professionnel à l’Ecole professionnelle Richemont.

Projets

Lorsqu’il évoque son passé, Daniel Hächler relève avec satisfaction et reconnaissance : « J’ai eu beaucoup de chance, mes chefs n’ont cessé de m’encourager ». A Richemont, il a développé lui-même toutes les recettes du livre professionnel « Boulangerie fine ». Après son séjour à Lucerne, il est parti voyager, et a acquis de nombreuses expériences professionnelles.

Depuis deux ans, il travaille dans l’entreprise de ses parents, Heidi et Max Hächler. Il s’y sent bien et a quelques projets : « Mon père est cool. Nous avons la même philosophie, il me laisse faire. » Un premier réaménagement est prévu à l’automne. Restent encore le site web, la communication, les collaborateurs et la vie privée. « Je suis très heureux de la tournure des évènements. Mon père a fait un super travail de préparation. »

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