Différents sujets d’intérêt commun ont été abordés lors de la séance annuelle de la commission paritaire des meuniers et des boulangers, dont celui des attentes en matière de récolte céréalière.

La commission paritaire des meuniers et des boulangers se réunit au moins une fois par année. Jean-Louis Ackermann, président de la commission et membre du comité directeur de la BCS, a évoqué les conditions météorologiques du printemps, très difficiles et humides. L’organisation de la branche, swiss granum, qui avait d’ores et déjà fourni un premier bilan de la situation de la récolte, prévoit désormais un recul de récolte de blé panifiable de l’ordre de 27 % par rapport à l’année précédente. La Fédération des meuniers suisses (FMS) craint une baisse de rendement d’environ 30 % en raison du degré de mouture bas.

Supérieure à la moyenne des cinq dernières années

La qualité des échantillons prélevés à ce jour est très positive, en matière de teneur en protéines et en gluten notamment. La qualité serait supérieure à la moyenne des cinq dernières années, selon les professionnels. La situation est par contre peu satisfaisante pour les producteurs de céréales, qui sont confrontés à des pertes de recettes, et pour les meuniers soucieux de pouvoir proposer suffisamment de farine dans la qualité exigée par les entreprises productrices. Un transfert des quantités partielles au sein du contingent tarifaire existant (céréales panifiables) pour la libération au premier trimestre 2017 sera donc demandé dans un premier temps. Une augmentation du contingent tarifaire devrait suivre ensuite.

Modification des comportements d’achat

La FMS et la BCS évaluent de la même manière la situation actuelle du marché. Le processus de concentration se poursuit dans le secteur de la boulangerie. Le recul du nombre d’entreprises productrices pourrait se maintenir dans le cadre actuel. Le comportement des consommateurs a aussi fondamentalement changé. Le pain « classique » est de moins en moins prisé, contrairement aux snacks et collations. Les fréquences sont en mutation. La société est très mobile. Elle achète les produits là où c’est le plus pratique pour elle. La délocalisation des achats – des régions rurales aux zones urbaines – représente un important défi pour les entreprises en dehors des grands centres et agglomérations.

Unité en matière politique

Les dossiers politiques préoccupant l’ensemble de la chaîne de création de valeur sont multiples. Les deux organisations ont notamment exigé la révision des ordonnances relatives à la loi sur les denrées alimentaires « Largo ». Les deux parties admettent que les présents textes réglementaires, pour autant qu’ils soient appliqués tels quels, sont acceptables pour notre secteur ; l’âpre lutte politique pour une mise en œuvre raisonnable ayant porté ses fruits. Par rapport au label Swissness, elles s’accordent à dire que le secteur de la boulangerie d’orientation régionale peut s’accommoder des dispositions y relatives, respectivement qu’il n’est que peu touché. La situation est plus problématique au niveau des producteurs de biscuits, pour lesquels ledit label joue un rôle central. Les dispositions en résultant sur le plan purement juridique impliquent d’énormes charges administratives.

Mesures de communication

La FMS et la BCS collaborent étroitement au sein de Pain suisse. L’ensemble de la chaîne de création de valeur y est représentée avec les producteurs de céréales. L’intérêt y est grand pour une communication active sur des thèmes relatifs aux céréales suisses, à la farine suisse et au pain suisse. L’augmentation constante des importations de pain et de produits de boulangerie, généralement surgelés, ne peut être contrée que par une communication active en faveur de la consommation de pain suisse. Il faut par ailleurs mettre en avant le caractère naturel et digestible du pain ; en lien avec la conduite longue de la pâte et l’emploi de levain. Il faut lutter contre les nouvelles tendances alimentaires scientifiquement infondées et informer les clients en la matière, parce que le pain est toujours l’aliment préféré des Suisses. Le pain reste la source d’énergie la plus savoureuse dans une alimentation équilibrée.

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