La moisson intervient quand le blé est mûr, mais le chemin jusque-là est fait de périodes pas toujours si simples et parfois d’éléments contraires. Ceci est le quotidien de nos paysans exposés aux affres du temps. Rien n’est jamais acquis, rien n’est jamais lisse et facile et à tous les moments les choses peuvent basculer d’une manière ou d’une autre en un mot l’immuable n’existe pas. Si préparer est une chose parfois angoissante et pourtant si importante, il en va de même pour les artisans exposés souvent à ce qu’ils n’osaient imaginer même dans les pires scénarios.

Qui aurait pu imaginer la crise du covid, la guerre en Ukraine, les menaces de pénuries gazières, pétrolières et électriques et celles de l’approvisionnement céréalier. Gouverner c’est prévoir et anticiper, nous voyons trop souvent les succès griser ceux qui les obtiennent et se voir toujours au sommet de la pyramide de ce dernier. Ceci, c’est oublier que nos succès à toutes et tous ne sont pas toujours inscrits dans le marbre et figés à jamais. Les revers sont possibles de manière directe ou indirecte et nous ne sommes pas toujours les maîtres de nos destins. Savoir raison garder et nous renforcer lorsque les succès sont là, mais aussi analyser les bases qui nous ont conduits aux succès est essentiel.

Le succès est comme une brique de la maison posée à sa juste place pour y donner la meilleure assise possible mais cette maison ne se construit pas en un jour ! Eviter la fuite en avant, aller trop vite et voler trop haut c’est aussi parfois le début d’une chute qui, grâce à la réflexion, aurait pu être évitée mais pour cela il faut accepter d’y mettre l’humilité dans le succès et ne rien prendre pour acquis définitivement. Le succès est parfois un outil de dispersion et de prise de risques inconsidérés et il ne doit pas nous faire oublier d’observer et reconnaître ce qui ne va pas ou peut-être amélioré. Sous le ciel noir de février tombe la neige, la neige qui le protège le grain de blé, vieil adage d’une chanson paysanne.

Alors, oui les moissons ont toujours lieu quand le grain de blé est mûr et à l’heure qui est la leur, avant c’est trop tôt et après c’est trop tard. Alors, les moissons une marche vers le succès certainement, car moissonner des succès et des réussites et anticiper ce qui est, la meilleure solution pour éviter ce que nous ne voulons pas, mais dans la mesure du possible… L’immuable n’existe pas souvenons-nous en ! Mais bref, belles moissons à vous toutes et tous.

Bernard Pignat, Chevalier d’honneur de la confrérie valaisanne

Cela pourrait aussi vous intéresser

Estimation provisoire de la récolte – quantité de blé en baisse