A Crans (VS), l’entreprise Taillens propose du pain de la veille via un distributeur. Une initiative anti-gaspillage saluée par la clientèle.

Des pains de la veille ont remplacé les produits traditionnels de l’automate de la rue Théodore Stéfani, à Crans. Les clients peuvent y acheter les invendus de la journée. Moyennant deux francs, la boulangerie-confiserie Taillens s’engage à leur fournir un pain d’au moins 350 grammes. Depuis la réaffectation de l’appareil, une vingtaine d’articles prennent ainsi preneurs chaque jour, selon les chiffres de Nicolas Taillens, responsable de la production. « Ce sont des pains dont la taille et la forme sont adaptées au distributeur. Nous les récupérons le soir dans nos points de vente. Nous les emballons et notre équipe logistique les met en vente le matin. »

Triple raison

Plusieurs raisons expliquent cette décision. L’entreprise souhaitait tout d’abord par son action sensibiliser sa clientèle au gaspillage alimentaire, en luttant activement là-contre. Un but qui semble être atteint, à en croire les statistiques des réseaux sociaux après une semaine : 4128 clics sur la publication, 1500 réactions et partages, 33 000 personnes touchées.
« Nous voulions aussi proposer du pain de l’artisan aux familles de la région touchées par la précarité ; un aliment qui reste de première nécessité. »
Finalement, cela permet de donner une deuxième vie au distributeur qui commençait à s’essouffler. « Mis en place dans les années nonante, il servait surtout au dépannage, après la fermeture des magasins. »

Invendus invendus… pas perdus

Le total d’invendus représente environ 5 à 7 % de la production de la boulangerie-confiserie. A côté du distributeur à pains, elle redistribue des produits de boulangerie et de pâtisserie trois fois par semaine à deux associations : Sierre partage, depuis 2012, et Lens partage, depuis quelques mois.
Quant aux invendus… invendus : « Le pain est donné aux agriculteurs de la station pour le bétail. Les autres aliments sont acheminés pour être transformé en biogaz. »

Trop bien pour la poubelle

D’autres solutions existent pour lutter contre le gaspillage. L’une d’entre elles, « Too good to go », séduit de plus en plus de boulangers-confiseurs : Fleurs de pains, Locatelli, Dubey-Grandjean, Saudan…
Le principe est simple : une application propos les invendus de boulangeries-confiseries, des établissements publics et autres magasins d’alimentation à petit prix. Les consommateurs réservent un panier surprise et viennent le chercher à l’heure indiquée. Le paiement se fait via l’application.
Présent en Suisse depuis 2016, ce concept a permis de sauver 140 000 repas. Il fédère plus de 400 commerçants.

Plus d’informations : toogoodtogo.ch/fr

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