A quelques semaines de la 4e édition de la Fête du blé et du pain (FBP), « panissimo » s’est entretenu avec le Grand Maître de l’Ordre des chevaliers du bon pain. Robert Porchet liste notamment les temps forts de l’événement et les retombées potentielles pour la profession.

Robert Porchet, quelle est l’origine de la FBP ?
La première édition date de 1978. Anecdote ou vérité : M. Apothélos devait organiser la Fête des vignerons de 1977. Durant les préparatifs, quelqu’un d’autre aurait été choisi. Un peu par vengeance, il aurait alors créé la Fête du blé et du pain dans le grenier du Gros-de-Vaud. L’idée était de mettre en valeur l’agriculture, la meunerie et la boulangerie. Le succès a été tel que le comité a décidé de répéter la manifestation tous les vingt ans. Dès 1998, elle est devenue décennale.

La fête et la participation des boulangers ont-elles évolué depuis ?
La FPB se compose toujours principalement d’un spectacle et d’animations. Toutefois, le rôle des boulangers a diminué au fil des éditions. En 1978, elle était 100 % boulangère. Les Chevaliers du bon pain jouaient un rôle dans le spectacle. J’ai d’ailleurs été intronisé sur scène. Les meuniers, les agriculteurs et toute la paysannerie étaient là.
En 1998, nous étions bien intégrés à la fête, avec une intronisation à chaque représentation. En 2008, nous n’apparaissions pas dans le spectacle. A la fin de ce dernier, les boulangers ont cependant offert le pain partagé. De plus, nous avons organisé une journée du pain avec une intronisation.

Qu’en est-il de cette année ?
Pour cette quatrième édition, il y aura plus d’animations. Tout le bourg d’Echallens va être animé. Cela sera splendide, à mon avis. En ce qui nous concerne, nous avons malheureusement dû contacter les organisateurs afin de rejoindre le comité. Ils voulaient présenter un spectacle et non une fête corporative. (…) Je leur ai signifié qu’il y avait un petit problème : la FBP ne peut se faire sans agriculteurs, meuniers ni boulangers. Le problème a été réglé et nous avons rejoint le comité.

Etes-vous finalement content de votre rôle ?
Oui. Il a fallu un petit peu se « fâcher » avec les organisateurs qui s’étaient focalisés sur le spectacle. A présent, nous sommes bien pris en compte. Certes, nous pouvons toujours espérer un peu plus de communication, mais globalement je suis satisfait.

« Le public se rendra compte qu’à côté des géants orange, il existe encore des boulangers !»

Hormis le spectacle, quels seront les temps forts de la fête ?
Sur la place de l’Hôtel de ville, des chevaliers et des boulangers de la région animeront des ateliers pour enfants. Deux fois par jour, ils confectionneront des figurines en pâte à pain. Elles seront cuites sur place.

Autre élément important, le 19 août, l’Ordre des chevaliers intronisera pour la première fois 16 à 18 Compagnons du pain. Il s’agit pour la plupart de Gouverneurs et de Grands Maîtres de confréries bacchiques et gastronomiques. L’intronisation débutera à 10 heures. Elle sera suivie du partage du pain et d’un verre de l’amitié en compagnie des participants et de la population.

A 15 heures, chevaliers, compagnons et autres représentants de la Fédération suisse des confréries bachiques et gastronomiques participeront au troisième temps fort : le cortège. Il devrait durer 1 h 30 et rassembler 1500 participants. Durant le défilé, une quinzaine d’artisans boulangers et de chevaliers vaudois distribueront des taillés aux greubons et des flûtes.

Quel coût cela représente-t-il ?
Pour la distribution durant le cortège, c’est un coût budgété à 1500 francs. Il sera pris en charge par les chevaliers et l’association vaudoise. Pour les ateliers, les coûts seront répartis entre la filière et les responsables de la farine UrDinkel. Ces derniers mettent la farine gratuitement à disposition afin que nous la travaillons. L’Ordre des chevaliers réglera le pain des boulangeries régionales présenté et offert en dégustation. Au niveau de l’intronisation, nous espérons ne pas avoir de frais.

Est-il important que les confrères des autres cantons se rendent à Echallens ?
Oui ! Qu’ils viennent ou non au spectacle c’est leur choix. Par contre, ils doivent nous soutenir, nous donner la main, nous rendre visite sur nos ateliers, montrer que nous sommes toujours présents et toujours actifs. D’ailleurs, il faut qu’ils viennent en veste, afin d’être vus et reconnus ! Plus il y aura du monde, plus nous serons visibles et plus le soutien à la boulangerie artisanale sera conséquent ! Le public se rendra compte qu’à côté des géants orange, il existe encore des boulangers !I

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