« panissimo » a questionné des membres de la BCS au sujet de la situation actuelle. Aperçu…

Comment avez-vous vécu la crise du coronavirus jusqu’à présent ?

Michel Daetwyler, Boulangerie- pâtisserie-confiserie Daetwyler, Bassecourt (JU) :
Actuellement nous avons pris la décision pénible de fermer le commerce pendant un certain temps ! Tout était devenu très pénible à supporter autant moralement que physiquement avec en plus la seule employée que j’avais en production en arrêt maladie.

Roger Veya, Confiserie Werth, Delémont (JU) :
C’est une période très difficile, tous les évènements de notre service traiteur ont été annulés. Nous subissons une perte de notre chiffre d’affaires d’environ 90 %.

Christophe Bulliard, Boulangerie Michellod SA, Sembrancher (VS) :
Si tant est que nous avons pu maintenir nos boulangeries ouvertes, nous souffrons comme l’ensemble de la branche d’une perte de chiffre d’affaires importante (environ 50 %) dont l’impact sur les marges est encore à déterminer.
Une partie difficile est de gérer la peur, aussi bien de notre personnel de vente que de la clientèle. Nous passons pas mal de temps à discuter les risques encourus et à rassurer les gens. Chaque rhume est devenu suspect…

Jean-Pierre Conrad, Conrad SA, Le Landeron (NE) :
Tout d’abord, une pensée à tous ceux qui ont perdu un être cher ou qui sont malades. Nos deux commerces ont un tea-room, ce qui rend les lieux un peu irréalistes.


Quelles mesures avez-vous prises ?

Michel Daetwyler :
J’espère rouvrir très prochainement avec une nouvelle organisation adaptée à cette situation tellement incertaine.

Roger Veya :
Licenciement et chômage de notre personnel.

Christophe Bulliard :
Nous appliquons les mesures préconisées : distance entre clients et personnel de vente, nombre de clients dans le magasin, désinfectant et recommandation de se laver les mains, protection plexi où nécessaire, télétravail pour le staff administratif, réduction et espacement des équipes en laboratoire. En outre, nous avons fait toutes les demandes pour pouvoir profiter des aides à disposition RHT/APG, crédit-relais…


Jean-Pierre Conrad :
Au tout début, nous avons pris des mesures strictes, tant pour nos clients que pour nos collaborateurs. Le début était très astreignant quand les grandes surfaces n’avaient encore pris aucune mesure. Les gens qui partaient avec des chariots remplis de pains ; cela faisait vraiment mal au cœur. Que dire de nos instances dirigeantes où le silence radio était de mise. Nous avons reçu des documents qui étaient des papiers collés de l’OFSP.


Comment voyez-vous l’avenir ?

Michel Daetwyler :
Tout est très confus et incertain, autant pour les affaires que pour un soutien financier afin de surmonter cette crise sanitaire sans trop de dégâts. J’espère à longue échéance pouvoir à nouveau équilibrer financièrement ma petite entreprise familiale mais sans aides de la Confédération conséquente et adaptée, je n’imagine pas comment cela serait-il possible !

Roger Veya :
Très difficile, certainement sans avenir pour les mois de reprises !

Christophe Bulliard :
Comme tout un chacun nous espérons un retour rapide à la normale, même si nous comptons avec une restriction jusqu’en mai.

Jean-Pierre Conrad :
Nous devons nous mettre à table pour savoir pourquoi nous faisons partie de la BCS. Imaginez les grands distributeurs qui ont médiatisé à leur avantage ce sale virus. Pourquoi sur le plan Suisse, romand, régional rien n’a été entrepris. Une remise en question est vraiment nécessaire.

Cela pourrait aussi vous intéresser