Lors du congrès de la BCS à Berne, Jovi’s glutenfreie Bäckerei à Berne est montée sur le podium avec la boulangerie P. Clément à Daillens (VD). Le titre de la couronne boulangère a été remporté par le boulanger « Eigenbrötler » de Wauwil (LU), Daniel Amrein. Entretien avec la propriétaire Jovana Beslac et le chef de production Salvatore Cinà.
Félicitations Jovana Beslac ! Vous ne portez pas la couronne boulangère, mais vous êtes monté sur le podium. Y a-t-il plus de déception ou de fierté ?
Jovana Beslac : De loin la fierté. C’était une super expérience. C’était génial de voir comment le secteur de la boulangerie mise sur l’innovation, sur les nouveautés, avec la couverture médiatique qui va avec. C’est un bénéfice pour tout le monde.
Vous avez travaillé dans une banque avant de vous lancer dans la boulangerie. Avez-vous déjà regretté cette décision ?
JB : Non, pas du tout. Cela a été une période très passionnante jusqu’à présent. L’entrepreneuriat est l’une des meilleures choses qui puissent arriver. C’est une joie immense de voir tout ce que l’on peut faire bouger. Nous redonnons aux personnes concernées une certaine qualité de vie.
Salvatore Cinà, vous êtes boulanger-pâtissier de formation et vous avez dû vous familiariser avec le sans gluten. Quelles ont été vos expériences ?
Salvatore Cina : Au début, c’était un défi. Toutefois, je suis quelqu’un qui aime cela. Je m’ennuie vite avec des travaux standard. Au début, nous avons bricolé. Je suivais ce projet à côté de mon travail. Je me rendais à Berne pendant mon temps libre. Petit à petit, c’est devenu une affaire de cœur. Lorsqu’une cliente se met à pleurer de bonheur dans le magasin parce qu’elle peut à nouveau manger un mille-feuille après des années de renoncement… J’en ai à nouveau la chair de poule.
Combien de temps vous a-t-il fallu pour vous familiariser avec le produit ?
SC : La question est de savoir de combien de temps j’ai disposé… La difficulté était qu’il n’y avait pas de base disponible, pas de documentation d’apprentissage. J’ai cherché sur Internet et dans des magazines pour femmes au foyer. Mais nous n’avons pas encore atteint l’objectif. Il y a tellement de potentiel. Je constate à chaque fois que je peux améliorer un produit.
Vous avez parlé de potentiel. Quels sont vos projets?
JB : Notre stratégie chez Jovi’s est de maintenir la qualité et de nous améliorer constamment ; et définitivement garantir la disponibilité. En Suisse, il y a tellement de personnes concernées, et pas seulement par la maladie cœliaque. Il me tient à cœur de leur redonner la légèreté, le plaisir de manger et de pouvoir leur offrir une diversité. Nous remarquons aussi qu’il existe un besoin dans le monde de la restauration et du commerce de détail et que nous enfonçons des portes ouvertes.
Pourquoi faut-il participer à la couronne boulangère ?
JB : C’est une belle histoire. On peut élargir son réseau et l’échange d’expériences vaut son pesant d’or.
Interview : Claudia Vernocchi