A Bienne, du petit épeautre et du seigle poussent sur un terrain de football. Dans une dizaine de mois, les céréales récoltées entreront dans la fabrication d’un pain biennois. Le projet est à l’initiative du boulanger Olivier Hofmann et de l’agriculteur Elie Grosjean.

Depuis un peu plus d’un mois, des céréales panifiables recouvrent le sol de l’ancien stade de foot de la Gurzelen à Bienne. Semés en octobre, petit épeautre (engrain) et seigle cadi seront récoltés en août. Cultiver un champ en zone urbaine… Passionnés pour le local et l’artisanat, trois personnes sont à l’origine de ce projet. Olivier Hofmann, artisan boulanger à Reconvilier (BE), était à la recherche de surfaces cultivables. En discutant avec Cyndie Grisel, gérante d’une épicerie qui vend son pain à Bienne, il apprend que les équipements de la Gurzelen pourraient être mis disposition. L’aventure démarre et, le 4 octobre, aidés d’Elie Grosjean, agriculteur à Saules (BE), ils ensemencent 500 m2 (BE) : ²/₃ de petit épeautre et ¹/₃ de seigle.

Sol adapté

Le sol conviendrait bien aux variétés plantées, a précisé M. Grosjean au micro de « TeleBielingue ». Ayant accueilli une pelouse de foot, la terre serait pauvre en herbicide et plutôt sablonneuse. Elle a certainement été enrichie en engrais. Toutefois, ces derniers auraient l’avantage d’avoir été lessivés ; un bienfait pour l’engrain qui supporte peu les sols riches.

Au final, la récolte devrait donner 300 kg de farine. « L’idée était plus dans une perspective promotionnelle qu’économique, puisqu’au final la production de céréale sera minime », précise M. Hofmann. Plus concrètement, il s’agit avant tout d’intéresser le public et de le sensibiliser à la provenance des céréales et à la fabrication artisanale d’un pain. La population est d’ailleurs invitée à se rendre au stade pour voir le champ pousser et participer à sa récolte.

« Symboliser les deux équipes d’un match »

Quant à la forme concrète que prendront les fruits de cette moisson, rien n’est définitif. Toutefois, Olivier Hofmann livre quelques pistes : « Nous envisageons un pain de deux couleurs pour symboliser les deux équipes d’un match de foot, avec seigle et engrain. » Les premiers pains seront certainement cuits à Bienne, à l’occasion de la fête des moissons. La cuisson se fera à l’aide d’un four à bois mobile. « Par la suite, il sera panifié à Reconvilier et vendu exclusivement dans l’épicerie de Cyndie Grisel et de Raphaël Jacot en vieille ville de Bienne. » L’artisan boulanger a d’ores et déjà annoncé que l’expérience pourrait être réitérée les années suivantes, « si tout fonctionne comme prévu »

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