A Grolley (FR), Au Vieux Grenier SA a fêté ses 20 ans, l’année dernière. Le coronavirus a mis à mal les festivités. L’entreprise s’est d’ailleurs retrouvée à l’arrêt fin août début septembre, à la suite d’un test positif. Retour sur cette fermeture et ses conséquences avec son propriétaire Christian Audergon.

Christian Audergon, propriétaire et administrateur d’Au Vieux Grenier SA à Grolley, et son fils Cédric, directeur.

Un laboratoire, quatre points de vente, dont deux tea-rooms et deux bars à café, quarante-deux employés… Tel est l’état des lieux d’Au Vieux Grenier SA, début 2020. Une année et une pandémie plus tard : la boulangerie grolleysanne compte un magasin et sept collaborateurs de moins. Du côté de la comptabilité, les chiffres ne sont guère plus réjouissants, comme le souligne le fondateur et administrateur Christian Audergon : « Nous avons perdu environ un tiers du chiffre d’affaires, selon nos estimations. »

Pourtant, l’année s’annonçait « plutôt radieuse » et festive : « Sans ce coronavirus, je n’aurais plus eu de dette sur les investissements. En dehors du bâtiment qui abrite le laboratoire, tout aurait été quasiment payé au 1er décembre 2020. » La date n’est pas anodine. Elle coïncide avec les vingt ans de la société. « Evidemment, nous n’avons rien organisé. Nous le ferons peut-être cette année. »

« Vingt francs de caisse »

Tout a basculé le premier jour de la fermeture des établissements publics et de la mise en place des mesures barrière de la Confédération. « Dans notre point de vente d’Avry (FR), les effets ont été quasiment immédiats : le matin du 17 mars, nous avons fait vingt francs de caisse. Auparavant, tout allait bien ! » Le jour même, le boulanger ferme son établissement. Les cinq vendeuses sont mises en chômage partiel. Un mois plus tard, M. Audergon n’a pas d’autre choix que de les licencier.

Dans ses autres points de vente, la situation ne s’avère pas aussi catastrophique. Cependant, les annulations de livraisons accroissent le manque à gagner. « Nous avions un partenariat avec un traiteur qui collaborait avec d’importantes manifestations régionales, dont le festival Rock Oz’Arènes à Avenches (VD). (…) Nous fournissions aussi un confrère fribourgeois en produits de grosse boulangerie, lors des matchs du HC Frigourg-Gottéron. Ces prestations n’ont évidemment pas été honorées. »

En raison de ces annulations à la chaîne, un poste de livreur n’a pas été renouvelé, bien qu’initialement prévu, et un ouvrier n’a pu être gardé en production. Les ventes dans les trois magasins restants n’ont pas compensé les pertes. « Il faut dire qu’il existe plus d’une trentaine de supermarchés dans un rayon de douze kilomètres autour du laboratoire. Nous restons des dépanneurs. Toutefois, d’un autre point de vue, les ventes en magasin n’ont pas diminué ; ce qui est plutôt réjouissant », relativise l’artisan….

La suite à lire dans le « panissimo » du 22 janvier.

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