En Suisse, le pain fait partie intégrante de l’alimentation, du matin au soir. Il est généralement acheté à la Migros et dans des boulangeries. Sa consommation est en léger recul.

C’est en tout cas ce qui ressort d’un rapport élaboré par l’institut Link pour l’association Pain Suisse, dans le cadre duquel 1036 personnes ont été sondées sur leur comportement d’achat et de consommation, et sur leur perception du pain. Le sondage de cet échantillon représentatif en Suisse romande et en Suisse allemande a abouti aux résultats suivants :

- le pain est un élément central du régime alimentaire en Suisse, toutefois avec une tendance à la baisse ;

- la grande majorité des personnes interrogées considèrent consommer en grande partie du pain suisse ;

- le groupe des « flexibles » et celui des « conscients » sont tout aussi portés sur le pain l’un que l’autre, mais leur comportement de consommation diffère.

99 % des sondés consomment du pain. 83 % d’entre eux donnent une note très positive au pain suisse. La consommation de pain de 63 % d’entre eux est restée stable au cours des deux dernières années ; elle est en recul chez 26 %, et en hausse chez 11 %. La Migros est le lieu d’achat principal mentionné par 74 % d’entre eux ; viennent ensuite les boulangeries avec 71 %, la Coop avec 55 %, les shops de stations-service avec 16 %, le marché et la ferme avec 13 %, Volg avec 12 %, Aldi et Lidl avec 9 % chacun, et Denner avec 8 %. 16 % font souvent leur pain eux-mêmes.

Au petit déjeuner et au souper

Par rapport à tous les autres produits de boulangerie (dont les petits pains, les croissants et les toasts), le pain est le plus fréquemment consommé, à davantage de repas ; vient ensuite la tresse, néanmoins consommée à moins de repas. Alors que la plupart des 51 % qui prennent quotidiennement un petit déjeuner consomment également du pain à cette occasion, ils sont un peu moins nombreux pour les collations et les soupers ; parmi les 55 % qui mangent tous les jours à midi, ils ne sont plus que la moitié environ.

Trois groupes de consommateurs

Les sondés peuvent être répartis dans trois groupes de taille similaire :

- les « flexibles » (35 %) sont majoritairement des hommes, ils mangent aussi bien du pain blanc que du pain complet et achètent leur pain à la Migros (41 %), à la boulangerie (25 %) et à la Coop (19 %) ;

- les « conscients » (34 %) sont majoritairement des femmes et consomment du pain de manière régulière, mais privilégient les variétés complètes ; très informés des aspects de santé, ils sont prêts à payer plus pour manger du bon pain ; ils achètent leur pain à la Migros (41 %), à la boulangerie (32 %) et à la Coop (13 %) ;

- les « indifférents » (31 %) se sentent peu concernés par le pain, mais optent plutôt pour des pains complets en vue de veiller à une alimentation équilibrée ; ils achètent leur pain à la Migros (37 %), à la boulangerie (26 %) et à la Coop (22 %).

Les « flexibles » (36 %) et les « conscients » (36 %) devancent les « indifférents » (27,5 %) en Suisse allemande, alors que les « indifférents » (43 %) prédominent en Suisse romande (28,5 % par groupe).

Différences selon les régions linguistiques

En Suisse romande et en Suisse allemande, les repas principaux sont généralement quotidiens, alors que les collations n’interviennent souvent que quelques fois par semaine. En Suisse allemande, 73 % mangent chaque jour ou plusieurs fois par semaine au petit déjeuner, 71 % à midi, 80 % le soir et 46 % une collation. En Suisse romande, les pourcentages sont de 77 %, 73 %, 79 % et 36 %. Par rapport aux Suisses alémaniques, les Romands prennent donc plus souvent un petit déjeuner, mais moins souvent une collation, notamment pour les neuf heures.

Pain frais, de proximité et croustillant

Pour les personnes interrogées, il est important que le pain soit frais et de proximité, croustillant et disponible dans les types de farine favoris, mais également fabriqué en Suisse. D’autres arguments sont également cités.

Le pain suisse jouit d’une bonne image et convainc par ses atouts clés que sont le goût, la qualité de ses ingrédients et ses bienfaits sur la santé, mais aussi sa disponibilité en boulangerie et dans le commerce de détail.

Pain suisse très prisé

Le pain est toujours considéré comme un aliment de base important, son image est bonne, mais il n’est pas pour autant associé aux notions de santé. Comparé au pain étranger, le pain suisse convainc surtout par sa fiabilité (56 %), sa fraîcheur (55 %), sa saveur (54 %) et sa qualité (53 %). La campagne publicitaire de l’association Pain Suisse (alors encore dénommée Information suisse sur le pain) a été vue le plus souvent en boulangerie (57 %). 44 % des sondés l’ont vue au magasin, 44 % à la télévision, 40 % ayant vu l’affiche, et 32 % une annonce de presse.

90 % des sondés indiquent consommer du pain suisse, 10 % du pain étranger. Le tourisme d’achat et les importations de produits de boulangerie ne sont pas sans conséquences. L’association Pain Suisse, dont la BCS est également membre, mise donc sur une propagation renforcée du « Swissness ».

Pour prévenir tout nouveau recul de la consommation de pain, l’étude permet de conclure que les groupes de consommateurs « flexibles » et « conscients » présentent un potentiel intéressant, l’aspect émotionnel étant important pour les premiers, la santé l’étant pour les seconds.

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