A 22 ans, la Vaudoise décroche la victoire à la finale romande et tessinoise. Trois ans plus tôt, elle renonce à devenir enseignante. Cédant à sa passion, elle commence un apprentissage chez Kevin Pultau à St-Sulpice (VD), où elle travaille toujours. Entretien…

Mélissa Demont, pourquoi avoir choisi le métier de pâtissière-confiseuse ?

Après la maturité, j’ai pris une année sabbatique. Je pensais aller à la Haute école pédagogique (HEP) pour devenir enseignante au niveau préscolaire. Un séjour linguistique de six semaines dans une région germanophone était nécessaire pour y entrer. Je suis partie en Suisse allemande, dans une ferme bio. Plus du tout certaine de vouloir poursuivre mes études, j’ai alors beaucoup réfléchi à l’avenir. Comme hobby, je faisais passablement de pâtisseries à la maison. Lors de mon séjour, j’en ai fait encore plus. De retour chez moi, plusieurs personnes m’ont demandé pourquoi je n’en ferais pas mon métier. J’y ai réfléchi un peu plus et j’ai fait un stage en pâtisserie-confiserie. J’ai alors immédiatement su que c’était là-dedans que je voulais partir.

Trois ans plus tard, vous êtes sacrée « Championne romande et tessinoise des meilleurs jeunes confiseurs ». Que représente ce titre ?

C’est une jolie récompense pour le travail entrepris. Un concours, c’est toujours un challenge, une autre façon de voir le métier. On confectionne des produits différents que ceux réalisés en boutique. J’aime bien l’ambiance et l’adrénaline qui s’en dégagent.

Que vous a inspiré le thème du concours : « Carnaval ! » ?

Je l’ai trouvé sympa. Il existe plein de carnavals, c’est donc très large. Nous sommes libres de faire notre choix, tout en étant cadrés. J’ai travaillé sur celui de Venise. J’ai fait des essais en entreprise. En parallèle, Cédric Pilloud (ndlr. 3e à la Coupe du monde de la pâtisserie 2017) m’a coachée. Nous avons travaillé ensemble à Pully, dans les locaux des cours interentreprises. Mon patron m’a également beaucoup épaulée. Lors de la préparation, je suis toujours le même modèle : réalisation de croquis, recherches des recettes, montage des pâtisseries, dégustations, décorations et finitions. Du côté des goûts, j’ai essayé de me démarquer avec des parfums frais. A côté de cela, il y avait aussi l’élaboration de la pièce.

Tout s’est-il passé comme prévu le jour J ?

Non, il y a eu des imprévus : un pistolet à gicler qui ne fonctionnait pas très bien, par exemple. On trouve cependant toujours une parade. Les juges et professeurs sur place nous ont bien aidés.

Quels sont les produits dont vous êtes la plus fière ?

Je dirais le praliné moulé et la pièce qui a représenté un gros travail. Je ne l’avais pas faite en essai. J’ai été contente de la découvrir en la montant sur place.

Un produit qui vous a déçue ?

Peut-être une des mignardises dont le glaçage coulait un peu.

A la fin novembre, vous participerez aux Championnats suisses à Lucerne, comment avez-vous géré cette double préparation ?

Je me suis d’abord concentrée sur la finale romande. J’ai commencé à m’entraîner pour les SwissSkills à la fin septembre. Je me suis donc octroyé une pause d’environ une semaine et demie.

Différent de la finale romande, le thème est « Ville de rêve », avez-vous pu toutefois récupérer certaines choses ?

Oui, quelques techniques. Je suis partie sur la ville de mes rêves… Mais je n’en dirai pas plus.

Se préparer et participer à deux concours dans un laps de temps relativement court, est-ce un avantage ou un inconvénient ?

C’est un plus, car j’ai appris de nouvelles techniques dans le premier, qui me seront utiles dans le deuxième. C’est aussi plus facile d’enchaîner que de devoir s’y remettre après une longue période de pause. Finalement, je sais comment je fonctionne et les points qui doivent être améliorés.

Comptez-vous poursuivre sur les chemins de la compétition ?

Je pense que je vais vraiment faire une pause. Toutefois, cela m’attire toujours un peu. Les semaines qui les précèdent, je me dis « Mais pourquoi j’ai fait ça ? ». Pendant, je suis superbien, et après, je suis contente d’avoir été jusqu’au bout. Toutefois, après en avoir préparé deux en un peu moins de trois mois, j’ai besoin de faire une pause.

Quels sont vos projets ?

Après avoir discuté avec mon patron, je vais quitter l’entreprise en début d’année. J’aimerais bien rejoindre une entreprise davantage spécialisée dans le chocolat. A voir, si je trouve une place…

A plus long terme, je garde toujours dans un coin de ma tête le rêve d’ouvrir ma propre petite boutique.

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