Les événements qui se succèdent faisant grimper les prix des matières premières et des produits semi-fini, le risque de fraude alimentaire augmente…
La fraude alimentaire a de multiples facettes. Les exemples les plus connus relayés par les médias sont les lasagnes à la viande de cheval et l’huile d’olive extra vierge, mais le phénomène peut également concerner une fausse déclaration de l’origine, le non-respect de normes – bio notamment – ou l’utilisation d’ingrédients de moindre qualité à des fins d’enrichissement économique. Finalement, tout responsable de la mise en circulation d’une marchandise doit répondre de sa qualité et de sa sécurité par rapport à la clientèle et à l’exécution.
Le guide des bonnes pratiques exige de faire appel à des fournisseurs fiables lors des achats. Il faut néanmoins procéder à un contrôle de la livraison conforme aux spécifications à la réception des marchandises, et pouvoir garantir la traçabilité. Ces exigences minimales doivent être mises en œuvre dans toutes les entreprises. Les gros clients exigent souvent des certifications supplémentaires pour la sécurité alimentaire, nécessitant une gestion des fournisseurs, avec contrôle en fonction des risques des fournisseurs directs, et des connaissances approfondies de l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.
L’exemple des biscuits au miel
Il faut garder à l’esprit que les boulangers, pâtissiers et confiseurs peuvent être à la fois victimes et auteurs de fraudes, et donc jouer des rôles plus ou moins glorieux. Le client est en effet trompé dans ses attentes lorsque des biscuits au miel sont fabriqués avec du miel de pâtisserie. Il est certes possible d’utiliser du miel de pâtisserie pour les autres produits de boulangerie, mais pour autant qu’il soit désigné comme tel dans la liste des ingrédients, et non comme «miel». L’origine du miel doit également être déclarée si plus de 20 % de miel sont utilisés dans un produit et si la présentation laisse présager une origine spéciale des ingrédients.
La prudence est de mise
Des produits dangereux peuvent également se retrouver sur le marché en raison des turbulences que traverse actuellement le commerce mondial. Les modifications à court terme des chaînes d‘approvisionnement et l’augmentation des prix des matières premières peuvent inciter les fabricants à mettre sur le marché des marchandises de qualité inférieure ou tronquée. Se faisant rare du fait de la guerre, la lécithine de tournesol ukrainienne pourrait par exemple être remplacée par de la lécithine de soja – et il pourrait en découler une fausse déclaration et un risque pour les personnes allergiques.
Faites donc preuve de prudence lors de vos achats, et n’hésitez pas à poser des questions critiques à vos fournisseurs!
Benjamin Horand, antenne MSST et gestion de la qualité