Cet automne, le boulanger-confiseur liechtensteinois Richard Wanger a été élu Porteur d’avenir de l’année. « panissimo » a traversé la frontière pour lui rendre visite dans la principauté, ainsi qu’à son apprentie Jelena Grässli.

« Ce fut un grand moment ! » Richard Wanger, propriétaire de la Confiserie Wanger à Schaan, au Liechtenstein, se souvient avec plaisir de la cérémonie de remise des prix au Kaufleuten de Zurich. « Ce qui m’a le plus touché, c’est le rayonnement positif de tous les apprentis et la passion avec laquelle ils parlaient de leur apprentissage et de leur métier. »

Surprise et joie immenses

Jelena Grässli a inscrit le boulanger-confiseur, il y a environ un an par. Elle était alors en deuxième année d’apprentissage dans la confiserie. La surprise et la joie ont été immenses lorsque le Liechtensteinois de 43 ans a été nommé maître d’apprentissage de l’année dans la branche. « Cette victoire est un important signe pour toute l’équipe. Une preuve que nous faisons très bien beaucoup de choses », s’est réjoui Richard Wanger.

« Cette victoireest un important signe pour toute l’équipe. Une preuve que nous faisons très bien beaucoup de choses. »

Renforcer le système dual de formation

Malgré ce prix, Richard Wanger n’a trouvé aucune personne apte à suivre une formation de pâtissier-confiseur ou de boulanger-confiseur pour cet été ; une première depuis qu’il dirige l’exploitation. Toutefois, cet homme d’expérience est convaincu qu’il y aura de nouveau des intéressés l’année prochaine.

« Les apprentis sont les graines de notre avenir. Ils doivent être pris en charge, protégés et guidés tout au long de la période de formation. »

Il se met immédiatement à parler de ce « merveilleux métier dans un environnement tellement formidable ». Non, la situation est tout sauf dramatique, explique-t-il avec assurance. Pratiquement tous les métiers artisanaux sont touchés par le manque de relève. Le problème se situe au niveau politique. Le système dual de formation, qui a servi de base à l’économie suisse au cours des huitante dernières années et dont nous étions fiers, est de plus en plus affaibli. L’examen de la maturité est de plus en plus exigé pour exercer une profession. « A mon avis, il serait préférable de miser sur le système dual de formation », a-t-il déclaré, en appelant aux autorités et aux politiciens.

Estimer le travail des apprentis

Qu’est-ce qui fait une bonne entreprise de formation ? a voulu savoir « panissimo » du Porteur d’avenir actuel. « Les apprentis doivent sentir qu’ils font partie de l’équipe, qu’ils sont pris au sérieux. Ils ne doivent pas être exploités à mauvais escient comme main-d’œuvre bon marché », souligne Richard Wanger. « Nous devons prendre du temps pour eux et valoriser leur travail ! Pourquoi ne pas dire merci de temps à autre ? C’est important ». Chaque formateur doit être conscient qu’il partage la responsabilité et façonne la prochaine génération afin que les jeunes restent fidèles à la branche même après la fin de leur formation. C’est l’image de la branche qui est en jeu. D’où le souhait de l’artisan : « Les apprentis doivent être perçus comme l’élément le plus important. Ils sont les graines de notre avenir. Ils doivent être pris en charge, protégés et guidés tout au long de la période de formation. Nous devons être fiers de nos apprentis ! »

Disponibilité et engagement

« panissimo » a demandé à Jelena Grässli pourquoi elle avait inscrit son maître d’apprentissage pour le prix du Porteur d’avenir. « Il nous traite, nous les apprentis, avec respect et estime. Parce qu’il est toujours disponible et fait preuve d’un grand engagement. »
Lorsqu’il embauche des jeunes, Richard Wanger accorde une attention particulière à l’amabilité, à la motivation et à l’humanité. Les résultats scolaires ne sont pas la chose la plus importante, sans pour autant être sous-estimés. Autre point décisif : les parents. « Je n’ai jamais engagé quelqu’un sans connaître ses parents. » L’interaction du trio apprenti – parents – exploitation de formation doit fonctionner pour que l’apprentissage puisse être suivi de manière positive. Lorsqu’on lui demande ce qui a changé au cours des 10 à 15 dernières années, il répond : « Il faut accorder plus d’attention aux jeunes. » Le Porteur d’avenir souhaite continuer de travailler avec eux : « Il n’y a rien de plus beau que de pouvoir transmettre sa propre passion ! »

« C’est un métier de rêve, tellement créatif ! Il n’y a rien de plus gratifiant que d’apporter de la joie aux gens avec votre travail, de mettre un sourire sur leur visage. »

C’est précisément cette passion que l’on peut ressentir chez Jelena Grässli, apprentie en troisième année. Elle se trouve actuellement dans la dernière ligne droite pour le processus de qualification. Elle est très enthousiaste au sujet de sa formation : « C’est un métier de rêve, tellement créatif ! Il n’y a rien de plus gratifiant que d’apporter de la joie aux gens avec votre travail, de mettre un sourire sur leur visage ». Jelena Grässli apprécie aussi son travail en équipe. Après son apprentissage, elle veut acquérir de l’expérience professionnelle et découvrir le monde, « voir comment cela se passe dans un autre pays, par exemple en Israël, à Tel-Aviv ou Jérusalem ».

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