Le 27 novembre, le peuple suisse décidera si les centrales nucléaires doivent cesser de fonctionner après 45 ans d’exploitation. L’Association suisse des patrons boulangers-confiseurs (BCS) ainsi que l’Union suisse des arts et métiers (USAM) rejettent catégoriquement l’initiative « Sortir du nucléaire ».

Les Verts font croire aux citoyens suisses que leur initiative propose une sortie ordonnée du nucléaire. Or, celle-ci exige l’opposé : l’arrêt immédiat des centrales nucléaires. La production d’électricité suisse est en grande partie climatiquement neutre.

Grâce à l’énergie nucléaire, à l’eau et à d’autres sources d’énergie renouvelables, la Suisse produit de l’électricité sans émettre de C02 ni d’autres gaz à effet de serre.

L’initiative « Sortir du nucléaire » réduirait ce succès à néant. La lacune menaçante de 40 % devrait être comblée par de l’électricité produite dans des centrales au lignite et au charbon. Au-delà d’une sortie du nucléaire, l’initiative signifie pour la Suisse une entrée sur le marché étranger. Le Conseil fédéral ainsi que le Parlement se sont prononcés contre l’initiative des Verts. Cette initiative prévoit d’interdire la construction de nouvelles centrales nucléaires et de limiter à 45 ans la durée d’exploitation des cinq centrales suisses. En même temps, les Verts exigent que l’accent soit mis sur des mesures d’économie, sur une exploitation efficace de l’énergie et sur la production d’énergies renouvelables.



Menace d’explosion des coûts

La centrale nucléaire de Beznau 1 cesserait de fonctionner un an après la votation, selon l’initiative. D’un point de vue purement mathématique, la centrale de Mühleberg, dont l’arrêt est prévu pour 2019 par BKW, ainsi que la centrale de Beznau 2, toutes deux en service depuis 1971, devraient cesser leur exploitation dès 2016. Gösgen cesserait de fonctionner en 2024 et Leibstadt, la centrale la plus récente, en 2029. Il serait même possible de les arrêter plus tôt pour des raisons de sécurité.

Cette sortie précipitée et la menace imminente d’importer de l’énergie provoqueraient une explosion des prix de l’électricité.

L’électricité produite dans une centrale nucléaire suisse coûte aujourd’hui quelque 5 centimes par kilowatt heure. Pour l’hydroélectricité, il s’agit de 5 à 15 centimes. La même quantité d’électricité issue d’éoliennes coûte près de 19 centimes ; celle des produits photovoltaïques, 37 centimes. L’énergie de charbon importée coûte environ 25 centimes.

Aujourd’hui, les prix de marché sont bas en raison d’une surproduction d’électricité. Si celle-ci se fait plus rare, les prix augmenteront automatiquement.

Danger de pannes d’électricité

Avec leurs exigences, les auteurs de l’initiative risquent de déstabiliser le réseau électrique ainsi que l’alimentation en électricité des ménages et des entreprises.

Des pannes d’électricité et des blackouts risquent de s’ensuivre.

Dans sa prise de position d’automne 2013, le Conseil fédéral s’était prononcé contre l’initiative. D’après ses arguments, l’initiative poursuivrait les mêmes objectifs que la Stratégie énergétique 2050 avec son premier train de mesures. Seule différence : l’initiative exige que la durée de fonctionnement des centrales nucléaires actuelles soit limitée à 45 ans. Le Conseil fédéral est d’avis qu’il faut renoncer à de telles limites. À ses dires, les centrales doivent être stoppées au terme de la durée d’exploitation prescrite par les dispositions de sécurité. Cela laisse plus de temps pour une transformation continue du système énergétique.

Par ailleurs, il est possible d’éviter les frais supplémentaires causés par une sortie précipitée et de contourner les dédommagements demandés par les exploitants si la durée d’exploitation est limitée.

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