Le comité central a décidé à l’unanimité de recommander de rejeter l’initiative de limitation de l’UDC.
La libre circulation des personnes est primordiale pour la survie du marché de l’emploi qualifié et des PME.

Le 27 septembre, le peuple suisse se prononcera sur l’initiative « Pour une immigration modérée », qui vise à ce que la Suisse règle de manière automne l’immigration en provenance de l’UE et mette un terme à la libre circulation des personnes. Le texte de l’initiative prévoit 12 mois pour cela. La Confédération devrait négocier avec Bruxelles pour trouver une solution à l’amiable dans un délai de 12 mois après l’acceptation du nouvel article constitutionnel. Si cet objectif ne pouvait pas être atteint, le gouvernement aurait l’obligation de dénoncer l’accord dans les 30 jours. La libre circulation des personnes serait interdite. La Confédération ne pourrait plus conclure de tels accords. Cela remettrait également en cause les accords bilatéraux avec Bruxelles.

Le Conseil fédéral et le Parlement disent non

Le Conseil fédéral et le Parlement rejettent l’initiative sans contre-projet. Selon eux, la dénonciation de l’accord sur la libre circulation des personnes (ALCP) impliquerait des coûts élevés pour l’économie. Toujours selon eux, il en résulterait par ailleurs une extinction des accords bilatéraux I, qui sont liés entre eux par la clause dite guillotine. Le gouvernement reconnaît néanmoins que l’immigration pose également des défis. Il a donc arrêté des mesures en vue de promouvoir les travailleurs domestiques. Les chômeurs âgés en fin de droit recevront par ailleurs une rente transitoire. Le Parlement l’a décidé lors de la dernière session d’été.

« Un pari audacieux »

A la mi-juin, la ministre de la justice Karin Keller-Sutter s’est présentée devant les médias avec des représentants des partenaires sociaux, de l’Union syndicale suisse, de l’Union patronale suisse et de Travail Suisse pour lutter conjointement contre l’initiative. Tous craignent notamment la fin des relations bilatérales avec l‘UE. La Suisse ne peut se permettre un « pari aussi audacieux », a souligné la conseillère fédérale Keller-Sutter lors de la conférence de presse.

Main-d’œuvre qualifiée étrangère importante

« La pénurie de travailleurs qualifiés est une préoccupation de longue date. Les PME sont doublement pénalisées par cette dernière : les grandes entreprises peuvent atténuer les conséquences d’une absence en répartissant le surcroît de travail sur plusieurs personnes. L’absence d’un collaborateur affecte plus durement une PME qu’une grande entreprise. Les PME disposent en outre de moins d’atouts sur le marché très concurrentiel du recrutement, car elles ne peuvent offrir les mêmes perspectives de carrière que les grandes entreprises. La libre circulation des personnes a contribué à atténuer la pénurie de travailleurs qualifiés. En Suisse, la libre circulation des personnes n’a entraîné ni éviction ni pression salariale sur les travailleurs peu qualifiés », a relevé le directeur de la BCS Urs Wellauer lors de la séance du CC.

Le phénomène ne touche pas que la boulangerie-confiserie. Selon une étude réalisée par le cabinet de recrutement international Robert Walters, tant les PME que les grandes entreprises sont gravement affectées par le manque de candidats qualifiés pour les postes vacants ou nouvellement créés. Plus précisément, 68 % des employeurs interrogés considèrent que la pénurie de travailleurs qualifiés a une influence sur leur recrutement et 50 % se plaignent du déficit de candidats disponibles au niveau régional.
La votation sur l’initiative « Pour une immigration modérée » aura lieu le 27 septembre. BCS

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