Les cinq sens traversent le temps

Les premiers souvenirs de l’association que j’ai sont lorsque, enfant, je me rendais avec ma mère au secrétariat de l’association. J’entends encore aujourd’hui le craquement de ce plancher et je vois la grande quantité de documents dont la hauteur – étant donné ma taille – me paraissait encore beaucoup plus haute qu’elle ne l’était.

J’attendais chaque fois l’été avec impatience. Chaque année, une excursion était organisée dans des lieux époustouflants de notre canton du Tessin. Je n’oublierai jamais cette expérience : la fête estivale au Monte di Comino au Centovalli. Quiconque ne pouvait pas y monter a été transporté par hélicoptère. Cela a été mon baptême de l’air. Une journée inoubliable comme tant d’autres. En plus de l’aspect de camaraderie, c’était aussi relaxant. Je me souviens de ma joie de pouvoir aider en organisant des jeux ainsi que des activités pour les grands et les plus petits. Mais aussi le stand, que l’association occupait dans le cadre de la foire automnale Artecasa Lugano, représente un souvenir spécial de cette grande famille.

Depuis, du temps a passé, mais les émotions continuent de vivre. Même si la boulangerie de mon père n’existe plus, je me sens liée à l’association, mais aussi à la profession. J’aimerais bien transmettre aux jeunes qui s’engagent dans cette voie, les mêmes émotions que j’ai ressenties à chaque fois que je pénétrais dans la boulangerie de mon père. Je voudrais également transmettre ces agréables odeurs qui montaient jusqu’à ma chambre.

Je ne peux cependant pas oublier le grand sacrifice, que cette profession demande à ceux qui l’exercent et à leur entourage. C’est notre devoir d’honorer cela, aussi dans d’autres professions artisanales. Nous devons à nouveau prendre le temps d’entrer dans une boulangerie ou un autre magasin plus petit, où on peut toujours respirer l’odeur de l’authenticité et de la tradition ; ce qui nous fait souvent oublier les aléas du quotidien. C’est un message qui devrait être adressé à toutes les générations.