Les deux initiatives, sur les pesticides et l’eau potable, menacent l’approvisionnement du pays, selon une étude de l’Université de Saint-Gall. Le tourisme d’achat s’en trouverait par ailleurs encouragé.

prononceront sur les deux initiatives « anti-pesticides » et « eau potable », qui visent toutes deux une interdiction totale des pesticides de synthèse. L’acceptation de ces textes aurait de graves conséquences pour l’agriculture suisse, l’industrie alimentaire et les consommatrices et consommateurs. On leur préférera une proposition du Parlement, qui réduirait significativement l’utilisation de pesticides sans l’interdire totalement (voir aussi panissimo n° 9 + 10). L’initiative parlementaire « Réduire le risque de l’utilisation de pesticides » a pour objectif de réduire de 50 % d’ici 2027 les risques liés à l’utilisation de produits phytosanitaires auxquels sont exposés les eaux de surface, les habitats proches de l’état naturel et les eaux souterraines utilisées comme eau potable. Le Parlement a presque terminé ses délibérations sur cet objet.

Selon une étude de l’Université de Saint-Gall, l’interdiction des pesticides de synthèse entraînerait en outre une baisse massive du rendement des cultures, qui induirait une diminution du taux d’autoapprovisionnement de la Suisse de 58 % à 42 %. La sécurité de l’approvisionnement du pays s’en trouverait donc menacée.

Douloureuses pertes de chiffres d’affaires

Comparativement aux autres pays européens, la Suisse connaît déjà les prix les plus élevés en matière de denrées alimentaires, soit environ 70 % de plus que la moyenne de l’Union européenne. En cas d’acceptation de l’initiative, ces derniers pourraient, à long terme, augmenter de plus de 50 %, avec pour conséquence une pénalisation des consommateurs, l’encouragement du tourisme d’achat et de douloureuses pertes de chiffres d’affaires pour le commerce de détail. Il est à noter enfin que les exigences des initiants entrent en conflit avec nos engagements envers l’OMS et l’Union européenne, ainsi qu’avec d’autres accords de libre-échange.

Réduire plutôt qu’interdire

La question des pesticides préoccupe la population. Dès lors, s’il faut combattre les deux initiatives évoquées, qui sont excessives et impropres à atteindre leurs objectifs, il est aussi nécessaire de proposer des solutions de rechange répondant à ces préoccupations.
De nombreux efforts ont déjà été déployés au cours des dernières années pour réduire l’utilisation des produits phytosanitaires. On peut citer à cet égard le plan Produits phytosanitaires, ainsi que de la Stratégie Antibiorésistance Suisse, adoptés par le Conseil fédéral. Le premier entend diviser les risques par deux et encourager les solutions non chimiques en matière de protection phytosanitaire. A côté de cela, des initiatives parlementaires visant la réduction du recours aux pesticides sont pendantes devant les Chambres fédérales.

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