Retour sur la huitième édition du Swiss Bakery Trophy (SBT) qui s’est déroulée à Bulle (FR), du 31 octobre au 4 novembre. Son responsable, Nicolas Taillens, tire un premier bilan.

Nicolas Taillens, quel premier bilan tirez-vous de cette édition ?
Plein de choses sont très positives. C’était une belle édition. Le niveau incroyablement élevé des produits et leur nombre, environ 1300, nous ont ravis. C’est magnifique, au regard de l’évolution de notre secteur et de la conjoncture. Avec 50 entreprises qui disparaissent chaque année, cela signifie que 100 entreprises ont disparu depuis la dernière édition du SBT. Par conséquent, nous avons le droit d’être contents d’avoir, d’une part, un nombre de produits plus ou moins stable et, d’autre part, un nombre d’entreprises en hausse. L’événement est clairement national. A la suite du décès de Bernhard Aebersold, ce n’était pas gagné. Nous nous sommes fait un peu de souci quant à l’attractivité du SBT outre-Sarine. Aujourd’hui, la présence et l’implication des Suisses allemands nous touchent.
Je retiens aussi que les produits traditionnels ont plus que leur place au SBT. Preuve en est : une flûte au beurre gagne le prix du meilleur snack, une tuile aux amandes remporte celui du meilleur produit de confiserie. (…) Cela prouve que les entreprises traditionnelles peuvent tout à fait participer et prétendre à un trophée.
Finalement, nous avons eu un laboratoire et un stand qui étaient au top : ouverts et sans séparation, ce qui a permis au public de s’intéresser de plus près de ce qui se passait et de poser des questions. Nous n’avons plus cette impression d’aquarium comme lorsque nous mettions des vitres. C’est très attractif et nous l’avons constaté lors des ateliers, du concours de la cuchaule ou encore de la finale des jeunes, qui ont attiré beaucoup de monde.

Comment a été accueillie la notation sur tablettes ?
Elle a été très bien acceptée tant par les chefs de table que par les experts. Nous avons peut-être un peu trop vite peint le diable sur la muraille en imaginant qu’il y aurait des réticences. Au contraire, certaines personnes nous ont même dit « Génial, vous êtes passés à la tablette. » Cependant, la taxation n’est qu’une des parties du programme informatique que nous avons mis en place et qui comprend aussi l’inscription des produits, les déclarations, la planification des experts, les facturations, la gestion des médailles et des prix. Chaque participant pourra également via son login et mot de passe retrouver les photos de ces produits.

Du côté des nouveautés, vous avez à nouveau proposé une formation aux experts…
Oui, la dernière fois, c’était en 2012. L’idée était d’étalonner le jugement des experts et de leur expliquer ce que représente un dix ou un neuf. Il me semble que l’Ecole professionnelle Richemont a eu beaucoup d’enthousiasme à donner ce cours et que les experts l’ont vraiment apprécié. Il leur est non seulement utile pour le SBT, mais aussi de manière générale.

Avez-vous alors perçu des différences dans les notations par rapport aux années précédentes ?
Difficile à dire. Les produits sont différents, les gens aussi. Ce qui est certain, c’est que cette formation crédibilise encore plus le concours. Avez-vous d’autres points positifs à relever ?
Oui, je crois que d’avoir pu rendre cumulable le prix Bernhard Aebersold a été une bonne chose.
J’ai également envie de souligner l’excellente collaboration avec l’association suisse qui nous a donnés, spontanément, de l’espace et l’occasion de parler du SBT.

Quels sont les éléments à améliorer ?
Nous réfléchissons à une nouvelle méthode de taxation, basée sur un système comprenant davantage de pondérations. Il faut cependant repenser tout le système de notation. C’est du travail, mais nous avons cette volonté.

Allez-vous maintenir la présence de taxateurs professionnels et de consommateurs ?
Oui. Les consommateurs sont indispensables. Leur avis est aussi important que celui des experts. Au final, ce sont eux qui achètent ou non un produit.

Et les apprentis ?
Il y a deux ans, nous les avions retirés car les taxations se faisaient le vendredi, le samedi et le dimanche. Devant les sortir des entreprises durant le week-end, nous avons décidé de ne plus les prendre ; d’autant plus que certains collègues nous avaient reproché d’être jugés par des apprentis.

D’autres améliorations sont-elles en vue ?
Je vais proposer au comité de revoir un peu le règlement afin de rendre tous les prix cumulables. Un artisan pourra alors être champion suisse et recevoir le prix du meilleur produit de boulangerie, par exemple. J’envisage aussi de supprimer le champion cantonal du canton duquel est issu le SBT Champion. Il y a aussi l’idée d’imposer un nombre minimum de trois catégories dans les produits présentés, pour pouvoir prétendre au titre de champion suisse.
Ce sont des pistes de réflexions. Nous aurons le comité à la fin du mois. Chacun des membres apportera ses propositions et nous essaierons de faire avancer ensemble le SBT.

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