Pourquoi l’Etat décide-t-il pour moi ? Le boulanger est amendé par les autorités fiscales.

Traditionnellement au Tessin, les vacances de Pâques lancent la saison touristique. Comme chaque année, se pose alors le problème du travail pendant les jours de fête.

Des magasins ouverts ou fermés. Des boulangers cuisent du pain fraîchement préparé. Des stations-service réchauffent du pain congelé ; des congelés tessinois, suisses ou importés de pays lointains. Sans parler des concitoyens qui effectuent des achats de l’autre côté de la frontière dans des magasins ouverts le dimanche et la nuit. Tels sont quelques sujets qui suscitent des discussions dans diverses professions.

Le cas de la petite boulangerie du Lac de la famille Vaivre en France a récemment fait les gros titres. Elle est située dans une commune de 2000 habitants à environ 200 km au sud de Paris. Le boulanger français a été condamné à 3000 euros d’amende. Durant la haute saison touristique, juillet et août, il a ouvert son commerce sept jours sur sept. Il a enfreint la loi en vigueur dans le département de l’Aube, qui exige la fermeture d’un commerce un jour par semaine.

Dans sa petite boulangerie pour joindre les deux bouts durant toute l’année, le boulanger Cédric Vaivre aidé de son épouse produit ses baguettes au moment où il y a des touristes. Pour la plupart, il s’agit de familles parisiennes qui aiment se rendre à la campagne les week-ends. La bureaucratie, qui n’est certainement pas uniquement française, l’a privé de 3000 euros.

Toutefois, « notre » Cédric n’a pas cédé face à l’Etat. Il a fait appel à TF1 qui a rapporté son histoire. Pratiquement tous les médias ont relayé l’affaire, même au-delà de la « Grande République ». Vous pouvez imaginer que cet incident a fait sensation. La sympathie envers ce petit commerce pénalisé par une autorité avare et bureaucratique a été grande.

Margaret Thatcher, Premier ministre du Royaume-Uni de 1979 à 1990, avait introduit une libéralisation économique pratiquement totale, en respectant évidemment les horaires de travail hebdomadaire et mensuel des employés. Toutefois, les heures d’ouvertures des magasins ont été conçues aussi librement que possible, dans le but de relancer l’économie du pays.

Eh bien, au Tessin, qui se dit canton touristique, nous avons les mêmes problèmes. Et si nous faisions comme les Anglais ?

Luigi Fontana est le meunier de Mulino Maroggia et Compagnon d’honneur des chevaliers du bon pain tessinois.

Blogs précédents

Les swissbaker-blog sont à relire sur www.swissbaker.ch. Ils reflètent l’opinion de leur auteur. « panissimo » décline toute responsabilité quant à l’exactitude et l’exhaustivité de leur contenu.

Cela pourrait aussi vous intéresser

« Pane e companatico », le pain et son accompagnement