Samuel Oberson, que vous a apporté ce titre de champion romand et tessinois du meilleur jeune boulanger?

Le titre en lui-même m’a apporté une grande satisfaction personnelle. Cependant, c’est surtout la préparation au concours qui m’a permis de gagner en expérience et en créativité.

Le concours s’est déroulé en public, était-ce compliqué?

Non, j’ai eu la chance d’être contacté au dernier moment pour déplacer mon passage de l’après-midi au matin. Cela m’a permis de passer les premières heures de la compétition relativement tranquillement. Ensuite, lorsque les visiteurs ont commencé à affluer, beaucoup ont cru qu’il y avait une vitre entre eux et nous. Le plus rigolo a alors été de les surprendre en répondant à leurs questions.

Comment vous êtes-vous préparé à la compétition?

J’ai la chance d’avoir un patron me permettant de rester au laboratoire h 24. Cela m’a permis de m’entraîner librement aux heures qui me convenaient. Je l’ai fait principalement seul, mais j’ai eu la chance d’être très bien entouré. Au travail j’ai reçu les conseils de plusieurs collègues ainsi que d’anciens apprentis avec qui j’étais resté en contact. Mon patron a également été présent pour répondre à toutes mes questions. Finalement, toute ma famille m’a apporté un immense soutien.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile à gérer?

Avant le concours : mon temps de sommeil. Lorsque je m’entraîne, je perds souvent la notion du temps. Même si je ne dors pas beaucoup, des nuits de quatre heures ne me permettent pas de tenir sur une longue durée. Arrivé à un certain point de fatigue, il reste deux solutions : rire ou pleurer. Heureusement, dans mon entreprise, c’est toujours le rire qui l’emporte.

Ensuite : l’inconnu. L’organisation du concours a été fantastique. Tout a été fait pour que tout se passe
bien. Cependant, lorsqu’on débarque, on ne connaît ni les lieux ni les machines mises à notre disposition ; ce qui peut être assez stressant. Comme le laboratoire a été monté pour l’occasion et que nous étions le premier groupe à passer, mon collègue valaisan et moi avons eu le droit à toutes les mauvaises surprises : une étuve qui n’avait pas assez d’humidité, un planétaire qui tournait à l’envers et dévissait systématiquement son bras…

Présentez-nous le produit dont vous êtes le plus fier?

Il s’agit de ma tourte fribourgeoise. Je voulais un entremets qui reste dans mon thème «l’automne» et représente mon canton. Je me suis donc servi des produits du terroir fribourgeois : un fond breton classique avec une bavaroise vanille-poire-à-botzi, un insert poire et un glaçage au vin cuit. Par la suite, j’ai rajouté un croquant praliné avec des éclats de bricelet et de la couverture vanille pour améliorer le goût et le visuel.

Aimeriez-vous participer à d’autres concours?

Oui bien sûr, j’aime beaucoup les concours. Ils me permettent de me surpasser et de m’améliorer. Mais ce que je préfère c’est la préparation. J’ai passé beaucoup de moments inoubliables avec les collègues qui m’ont aidé et soutenu.

Comment envisagez-vous votre avenir professionnel?

Je compte commencer par faire un compagnonnage pour me permettre de découvrir d’autres méthodes de fabrication. Ensuite, je pense me lancer dans un brevet fédéral pour pouvoir transmettre ma passion à d’autres jeunes et ainsi leur permettre à leur tour de vivre ce que j’ai eu la chance de vivre moi-même.

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