Maies Zakaria est arrivé en Suisse à l’âge de dix ans en tant que réfugié iranien. Il y a accompli l’unde ses rêves : effectuer un apprentissage dans le secteur des denrées alimentaires. Les difficultés ne l’ont jamais découragé. Il est aujourd’hui chef de production dans une entreprise de boulangerie.

Vous êtes entré dans la vie active après une formation professionnelle initiale de boulanger-pâtissier ; pourquoi cette profession
en particulier ?

La production de denrées alimentaires m’intéresse depuis toujours. Je trouve fascinant de fabriquer du pain ou d’autres choses à partir de matières premières comme la farine et la levure. C’est la raison pour laquelle j’avais envie de faire un apprentissage de boulanger ou de cuisinier. La recherche d’une place d’apprentissage a été compliquée : j’avais le statut de réfugié et mon allemand était loin d’être parfait. Finalement, j’ai eu de la chance. Mon patron actuel m’a proposé de commencer un apprentissage de boulanger-pâtissier.

Après la réussite de l’examen professionnel, vous possédez depuis juillet un brevet fédéral de chef boulanger-pâtissier-confiseur. Qu’est-ce qui vous a motivé ?
Après avoir terminé ma formation professionnelle initiale, je suis resté dans l’entreprise. J’ai rapidement assumé davantage de responsabilités : d’abord responsable de la biscuiterie, puis chef de production, j’ai pris en charge la formation des apprentis. Afin de me préparer pour ces tâches, j’ai continué à me former. J’ai obtenu les brevets fédéraux de spécialiste de la conduite d’équipes et de chef boulanger-pâtissier-confiseur.

Quels obstacles avez-vousdû surmonter durant votre parcours de formation ?
Le plus important défi était de trouver une place d’apprentissage malgré mon statut de réfugié et mes lacunes en allemand. J’ai néanmoins persévéré. Je voulais absolument apprendre un métier. J’ai commencé par un stage découverte chez mon employeur actuel. Lors de l’appréciation de mes prestations, j’ai demandé à mon chef d’évaluer mes qualités sans se laisser influencer par mon statut de réfugié. C’est alors qu’il m’a proposé l’apprentissage… J’étais très motivé. J’ai terminé la formation professionnelle initiale avec de très bonnes notes.

Qu’avez-vous appris d’essentiel durant votre formation initiale qui vous sert aujourd’hui dans votre activité ?
La précision et la fiabilité sont fondamentales dans mon métier. Il faut suivre les recettes à la lettre pour que la qualité des produits de boulangerie soit irréprochable. Dès que j’ai commencé l’apprentissage, je me suis employé à travailler de manière précise et autonome. La ponctualité est aussi importante dans une boulangerie. Les produits doivent être en magasin lorsque les premiers clients arrivent. Outre le savoir-faire, j’ai appris à m’intégrer au sein d’une équipe.

Pourquoi la formation continueen vaut-elle la peine ?
Elle m’a permis d’assumer davantage de responsabilités et d’élargir mes connaissances. J’ai aussi connu beaucoup de gens formidables. Aujourd’hui, je peux faire appel à eux pour des questions qui concernent le cœur de notre métier. Ma formation continue a aussi été un plus sur le plan personnel : j’ai appris à mieux me connaître et ai acquis des compétences qui me sont par ailleurs utiles dans ma vie privée. C’est une grande chance d’avoir eu la possibilité de continuer à me former.


Maies Zakaria, 29 ans, est originaire d’Iran. Il a fui en Suisse, il y a environ 20 ans. Il a suivi un apprentissage de boulanger-pâtissier avec CFC chez Back-Caffee AG à Grenchen (SO). Après deux ans de formation continue, il a réussi l’examen professionnel en juin.
Il a obtenu son brevet fédéral de chef boulanger-pâtissier-confiseur. Maies Zakaria est à ce jour responsable de la production dans son entreprise formatrice Back-Caffee AG.

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