Dans son billet mensuel, Roman Artison partage avec les lecteurs de « panissimo » son quotidien d’apprenti pâtissier-confiseur de 1ère année. Ce mois, il aborde son expérience des cours interentreprises.

Du jeudi 16 au samedi 18 mai, je me suis présenté aux cours interentreprises accompagné de six camarades de classe ainsi qu’une fille. Je ne la connaissais pas auparavant étant dans une autre classe. J’y ai beaucoup appris, notamment les méthodes de tourage pour la pâte feuilletée allemande, française ou encore hollandaise ainsi que pour la pâte sucrée levée tourée et celle que l’on utilise pour les croissants.

Quelques désaccords

Malheureusement, certaines choses m’ont aussi déplu ; en particulier le cas de la crème vanille. Nous avons dû faire une crème vanille avec de vraies gousses de vanille ainsi qu’une autre avec de la poudre déjà faite artificielle. Personnellement je n’approuve pas la deuxième méthode car ce n’est que de l’arôme mais il n’y a pas la moindre trace de vanille. D’ailleurs, comme l’enseignant nous l’a dit et plusieurs études le prouvent, cet arôme est extirpé des glandes annales de castor et il leur sert pour marquer leur territoire. J’ai alors fait la remarque au professeur que ces crèmes ne sont pas naturelles et que les enseignants seraient plus intelligents d’apprendre à la «nouvelle génération» comment faire une vraie crème vanille et laisser les produits industriels et chimiques de côté. Ses seuls arguments ont été que la plupart des entreprises se servent de ces poudres et qu’il faut donc savoir faire comme eux et que les gousses de vanille coûtent trop cher. Il a ensuite donné comme exemple que s’il voulait acheter un mille-feuille contenant de la vraie crème à la vanille à chaque membre de sa famille (cinq personnes) il aurait à payer au minimum sept francs par pièces. Il aurait donc environ 35 francs à payer. Il a, pour finir, ajouté «Excusez moi, mais les glandes anales de castor, c’est naturel».
Les gens pensant comme lui devraient revoir leurs priorités. La plupart ont tous au minimum une télévision (à environ mille francs) chez eux et chaque membre de la famille possède un smartphone (valant au minimum 400 francs). C’est souvent les parents qui paient le tout.
Il faut apprendre à se nourrir correctement même s’il faut en payer le prix plutôt que de s’acheter des «gadgets» qui sont finalement bien moins importants que la nourriture saine et naturelle.
J’ai aussi été contraint de faire des croissants bicolores, ce qui n’est, certes, pas dramatique mais je n’y vois pas vraiment de sens. Pourquoi utiliser autre ingrédients que ceux que nous offre la nature ? D’autant plus que je ne les trouvais pas spécialement beaux. Il y a eu encore quelques petits désaccords comme ceux-ci mais en fin de compte c’était pour moi une belle expérience car il y a eu aussi plein de nouvelles recettes pour moi qui ne travaille presque jamais en boulangerie.

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