La 1ère coupe du monde de panettone a été un réel succès, la semaine dernière à Lugano. Huit nations y ont participé. Deux Suisses sont montés sur le podium: Marzio Monaco de Losone (TI) à la deuxième place et Luca Poncini de Maggia (TI) à la troisième. Massimo Ferrante de Gènes (I) a remporté la médaille d’or.

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«Nous ne donnons pas de recette», a expliqué le fondateur de la «Coppa del Mondo del Panettone», Giuseppe Piffaretti, lors de cette 1ère édition. «Nous voulons transmettre notre passion, montrer ce que recèle la boîte de panettone. Il y a en effet tout un monde à découvrir!» Celui que les Tessinois surnomment «Maestro Piff» et son équipe ont préparé l’événement pendant un an et demi.

Tous les visages rayonnaient à la fin. Les efforts consentis ont été récompensés.

Ouverte au public, la manifestation a duré trois jours. Une partie des participants et différentes entreprises partenaires ont été présents avec des stands. De nombreux débats, des présentations, des interventions et un concours de décoration de panettone pour les apprentis de 3e année. La halle n’a pas désempli le samedi. Le dimanche, un grand nombre de professionnels et de curieux ont fait le déplacement. Les présentations ont été suivies avec un grand intérêt. La présence médiatique a également été réjouissante. Une équipe de télévision britannique a couvert l’événement, en plus de la radio et de la télévision tessinoises.

Vingt participants de Suisse, Australie, Espagne, France, Italie, Japon, Portugal et des USA ont participé à cette finale. La présélection a eu lieu en juin en Suisse. Sur les 22 candidats suisses, quatre Tessinois s’étaient qualifiés, à savoir Roberto Gatti de Lugano, Bruno Buletti d’Airolo, Marzio Monaco de Losone et Luca Poncini de Maggia.

Tradition suisse méconnue

Les participants n’ont pas tari d’éloges sur la manifestation et son instigateur Giuseppe Piffaretti. «C’est l’unique réel événement international», a confié le futur lauréat, Massimo Ferrante de Gènes (I), avant la remise des prix. Les autres concours en Italie ne seraient que de pâles copies, selon lui. L’artisan s’est dit étonné que l’on produise aussi des panettones en Suisse.

Massimo Peruzzi, de Prato (I) près de Florence, ne savait pas non plus que la tradition du panettone s’étendait au-delà de la ville de Milan. Il a été très surpris d’apprendre que certains artisans produisaient des panettones toute l’année en Suisse. «Nous n’y arrivons pas en Italie!» C’était un honneur pour lui que de pouvoir participer à cette manifestation avec autant de professionnels internationaux.

Venus de New York

Biagio Settepani et son épouse Pina ont fait un long voyage. Originaire de Sicile, ce dernier vit depuis 1973 à New York. Depuis 37 ans, le couple dirige une entreprise de pâtisserie dans la métropole. Sa spécialité: le panettone.

Arrivé à New York à l’âge de 14 ans, Biagio Settepani n’a pas pu poursuivre son apprentissage de barbier débuté en Sicile. Il a donc commencé à travailler dans une «bakery». «A partir du moment où j’ai observé la transformation de la matière liquide en quelques minutes, je me suis totalement pris de passion pour ce métier, et ce pour toujours.» Il a lancé son business à 21 ans. Il a appris sur le tas, a-t-il expliqué sur scène. «Vous avez de la chance!», a-t-il fait remarquer, parce qu’aux Etats-Unis, il n’existe aucune offre d’apprentissage ou d’écoles promouvant cette culture. M. Settepani débute la production panettone en novembre, à Thanksgiving. Il en produit près de 8000.

Un bijou de pain pour 80 euros

Le concurrent japonais Katsuel Shiga a apporté une touche d’exotisme au concours. Il s’est muni de son porte-bonheur pour découper son panettone : un couteau spécial que lui a offert le fils de l’empereur. Katsuel Shiga dirige à Tokyo une boutique de pain. Sa spécialité est le pain biologique Ce dernier est présenté en magasin comme un bijou, a relevé Giuseppe Piffaretti lors de la présentation du candidat. Prix d’un pain: 80 euros. Mais le pain le plus difficile est le panettone, selon le concurrent. Il en produit dix sortes différentes, notamment avec des ingrédients asiatiques.

Le professionnel japonais n’a pas caché son enthousiasme pour cette manifestation: «Tout est magnifique!» Il avait confectionné ses six panettones le 6 novembre, avant de partir le 7. M. Shiga ne parle ni l’italien ni l’anglais.

Tiramisu en PET

Engagé en tant que membre du jury à Lugano, l’Italien Marco Paolo Molinari a fait office de traducteur. Il vit depuis 32 ans au Japon. Il a présenté un tiramisu produit notamment à partir de bouteilles en PET. La majorité des spectateurs en a mangé une cuillère. Il avait un goût normal et n’a pas posé de problème de digestion.

Le président cantonal Massimo Turuani a remercié de son engagement Giuseppe Piffaretti, qui a été la «locomotive» de cette manifestation. Les membres du jury ont salué l’organisation et son engagement.

Désigné «Maestro del panettone»,  Iginio Massari est le «miglior pasticcere del mondo 2019».

La deuxième édition aura lieu dans deux ans.

www.coppadelmondodelpanettone.ch

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