C’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière ;
C’est la nuit qu’il est beau de façonner son pain, de sentir son arôme ;
C’est la nuit qu’il est beau de créer, d’enfourner autant de produits, de promesses savoureuses.
C’est la nuit qui accueille la passion des boulangers, des boulangères, des pâtissiers, des pâtissières, leur dévouement et leur engagement indéfectible pour leur métier.
Écrire ces quelques lignes m’apporte le sentiment très agréable, à la fois étrange et pénétrant, d’être en famille, une famille que j’ai choisie et qui me donne le sourire, tant les liens tissés entre les membres de votre association et moi sont si forts. J’ai eu la chance de grandir dans une boulangerie où l’amour de son métier était dominant, comblant toutes les attentes de la vie. Tout y était relié : la famille, les amis, la convivialité, la solidarité et bien sûr l’entraide. Je suis Françoise de la boulangerie, aujourd’hui enseignante et Présidente du Grand Conseil Fribourgeois, mais c’est bien cette identité première, qui m’a façonnée, elle m’a construite entourée de valeurs essentielles.
Même si depuis l’enfance, on nous demande souvent de choisir notre camp, de plus en plus vite et de plus en plus souvent, comme si les divisions honoraient notre société. Aussi, nous devons fondamentalement nous unir face à l’individualisme grandissant. Nous devons rechercher la cohérence entre les camps et proposer des alternatives : faire partie d’une société en est une et vous le savez autant que moi. Accueillir des apprentis, parfois des jeunes en quête de sens, en est une également.
Votre association met tout en œuvre pour offrir aux consommateurs d’ici et d’ailleurs des produits de haute qualité, en respectant les traditions et les savoir-faire. Un exemple pour toute une société, pour sa jeunesse qui cherche parfois des ancrages solides. Un métier, être accueilli au sein d’une équipe professionnelle peut se révéler salutaire pour plusieurs. Une manière de donner du sens à sa vie, de trouver son chemin, de prendre confiance en soi, confiance en l’avenir.
S’investir pour le bien commun, c’est avant tout comprendre que notre bien-être personnel est de fait lié à celui des autres.
Nous allons bien si les autres vont bien
Si parfois l’actualité a de quoi nous couper le souffle, face aux violences de notre monde nous pourrions être tenté de fermer notre ordinateur, de débrancher réseaux, télé, radio et restez chez soi ! Mais non, je le sais, vous faites régulièrement le choix de sortir de votre cocon et de vous rassembler, de mettre en œuvre des projets qui vous tiennent à cœur.
Lorsque nous travaillons ensemble pour améliorer notre communauté, nous créons un environnement où chacun peut prospérer.
Je me souviens de mon papa qui chaque printemps, chaque été s’inquiétait auprès des paysans voisins de la qualité de leur blé. Bien sûr, nous avons besoin les uns des autres, c’est ce qui rend notre existence intense et passionnante.
L’engagement pour le bien commun renforce également notre sentiment d’appartenance. En contribuant à des projets collectifs, nous développons des liens plus forts avec les autres membres de notre communauté. Ces liens sont essentiels pour bâtir une société résiliente et solidaire, capable de faire face aux défis et aux crises.
De plus, s’investir pour le bien commun nous permet de transmettre des valeurs importantes aux générations futures. En montrant l’exemple, nous encourageons nos enfants et nos jeunes à devenir des citoyens responsables et engagés. Ils apprendront que le succès ne se mesure pas seulement en termes de réussite personnelle, mais aussi en termes de contribution au bien-être collectif.
Françoise Savoy
Photo: LD
Fille de boulanger, Françoise Savoy enseigne au CO de Marly (FR), où elle occupe le poste d’adjointe de direction. Elle est aussi la présidente du Grand Conseil fribourgeois.
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