Suivre un chemin de formation cohérent est primordial. Elias Müller en a tenu compte dans les choix qu’il a faits. Même s’il a aussi pris quelques chemins de traverse. «Des choix qui étaient importants et justes pour moi», estime-t-il.
J’ai fait mon entrée dans le monde professionnel en devenant apprenti cuisinier à l’hôtel Schwert, à Netstal (GL). Comme le poste dessert me plaisait, j’ai décidé d’enchaîner sur un autre apprentissage, en tant que pâtissier-confiseur, au café-pâtisserie Müller à Näfels (GL).
Séjours linguistiques
Mon plaisir d’apprendre toujours intact, je me suis inscrit à l’école professionnelle d’hôtellerie de Lucerne. Les personnes qui suivent la formation doivent avoir de bonnes connaissances en français et en anglais. Des séjours à Vancouver (CA) et à Biarritz (F) m’ont permis de répondre à cette exigence. Après mon apprentissage de cuisinier, j’étais exempté pour le premier semestre. Au cours du deuxième semestre, j’ai pu me former au «service 1×1», à l’œnologie, etc. Mon stage pratique s’est passé au Victoria Jungfrau, à Interlaken (BE).
Départ pour Hong Kong
Un soir, pendant le service, j’ai fait la connaissance de Peter C. Borer, le PDG de la fameuse chaîne d’hôtellerie Peninsula. Il m’a proposé de suivre mon stage sur le vaisseau-amiral du groupe, à Hong Kong. Autant dire qu’il n’a pas eu à me poser la question deux fois! Du coup, à la fin de mon troisième semestre (Front office), je me retrouvai à Hong Kong.
J’avais aussi envie de faire le stage suivant à l’étranger: marketing sur l’île de Hong Kong, dans le quartier général mondial du groupe Peninsula. J’ai ainsi vécu au rythme fou de la mégalopole pendant plus d’un an.
Et ensuite?
À la fin du dernier semestre de formation à l’école (direction d’entreprise) et l’obtention de mon diplôme d’hôtelier-restaurateur, je me suis interrogé pour la première fois sur la suite à donner à mon avenir professionnel. J’avais le choix entre l’hôtellerie, avec une offre de travail à Chicago (États-Unis)… et un retour dans l’entreprise de pâtisserie de mes parents, dans le canton de Glaris. Une entreprise fondée il y a plus de 98 ans et qui a vu passer plus de trois générations de pâtissiers.
Examen professionnel et merveilleuses expériences
Au final, j’ai laissé parler mon instinct… et de suivre mon propre chemin. Bien sûr, j’ai vite réalisé que mon escapade dans le monde de l’hôtellerie m’avait fait prendre du retard sur le plan pratique. Quand deux amis d’apprentissage m’ont proposé de m’inscrire avec eux à l’examen professionnel de l’école professionnelle Richemont, à Lucerne, j’ai vite dit oui. La remise à niveau n’a pas été facile. J’ai cependant encore pu profiter de très belles expériences, parmi lesquelles un stage chez le formidable chocolatier David, à Crans Montana, et un autre chez Thierry Bamas, «le fou» (Meilleur Ouvrier de France, MOF), à Anglet (F). Et j’ai noué des amitiés très importantes.
Aux sources du cacao
Aujourd’hui, je fais mes premiers pas en tant qu’expert pour la partie pratique de l’examen professionnel. Je voyage régulièrement au Ghana, au Costa Rica et en Équateur, dans les pays d’origine du cacao. Je me suis aussi associé avec mes quatre frères, sous le nom de «Müller FIVE», pour tenter de construire l’avenir de notre entreprise familiale. J’apprécie beaucoup le processus de création derrière ce travail.
Mon conseil: quel que soit ton chemin, reste ouvert à la nouveauté et n’hésite pas à suivre aussi les chemins de traverse… Au final, seul le chemin compte.
Elias Müller:
2001 – 2004 Apprentissage en cuisine, Hôtel Schwert (Netstal)
2004 – 2005 Pâtissier, Pinte (Dättwil)
2005 – 2007 Apprentissage en pâtisserie-confiserie, Café-pâtisserie Müller (Näfels)
2008 – 2012 École professionnelle d’hôtellerie de Lucerne; stages au Victoria Jungfrau (Interlaken), au Peninsula (Hong Kong, Front Office), Odo (Lucerne, projet), HSH (Hong Kong, marketing)
Depuis 2012 Copropriétaire du Café-pâtisserie Müller (Näfels); en formation continue pour devenir Chef pâtissier-confiseur auprès de l’école professionnelle Richemont de Lucerne, Expert dans le cadre de l’examen professionnel de pâtissier-confiseur