D’août à octobre, Samuel Oberson a encadré des jeunes Malgaches dans leur formation de boulanger à Tamatave. Le Fribourgeois revient sur son aventure.

A la suite d’une série d’évènements, tous plus extraordinaires les uns que les autres, me voici parti pour travailler six mois sur une île paradisiaque : Madagascar. On m’a installé dans un appartement situé à quelques pas de la plage. J’ai ensuite rencontré mes employeurs. J’en ai alors appris davantage sur leurs attentes et mon futur travail. Après une période d’adaptation aux petites bêtes locales, telles que lézards, cafards, araignées, scorpions et autres surprises du genre, je suis parti à la découverte de la vie malgache.

Le premier contact avec les élèves s’est fait très facilement. Ils parlent tous le français et sont très motivés. A mon arrivée, il n’y avait que la première volée, soit huit élèves. Quant au magasin, il était fermé. Cette situation assez unique m’a permis de prendre mes marques, de m’habituer gentiment à mes collègues et aux recettes.

Actuellement, le magasin est en train d’ouvrir et la deuxième volée, c’est-à-dire 23 élèves, a débuté sa formation. Le travail n’a pas beaucoup changé. Les anciens ont très rapidement pris en charge les nouveaux. Nous avons pu nous concentrer sur le côté administratif de l’ouverture.

Le travail est passionnant. Essayer de trouver des solutions pour parvenir à avoir de bons résultats avec une qualité des matières premières aussi fluctuantes représente le défi de tous les jours. Toutes les connaissances que j’ai apprises en Suisse ont été mises à rude épreuve. Néanmoins, je trouve cela plutôt excitant de devoir revisiter toutes les recettes qui, en Suisse, sont rodées, afin d’essayer de les réaliser avec les moyens du bord.

Enseigner s’est révélé assez fatigant. Cependant, la bonne humeur générale prend toujours le dessus. Préparer les cours me prend pas mal de temps et c’est sans aucun doute la part de mon travail que j’apprécie le moins. Heureusement, ce n’en est qu’une infime partie. Le principal de la formation se passe dans le laboratoire. L’objectif de l’école est de former des boulangers-pâtissiers une année ; en sachant qu’aucun des autres boulangers du pays n’est formé. Il est donc très important pour les élèves d’apprendre en faisant beaucoup de pratique et un minimum de théorie.

Même si le travail occupe une bonne partie de mes journées, il est très important de prendre un peu de temps pour découvrir l’île. Madagascar est un endroit magnifique. Toutefois, rester dans la ville de Tamatave ne permet pas de voir toute la richesse de la région. L’ouverture du magasin ne m’a pas laissé le temps de partir dans le sud, mais j’ai eu la chance d’aller visiter le parc naturel d’Ivoloina. Ce petit coin de paradis propose un peu plus de huit kilomètres de sentiers pédestres, plusieurs sortes de tortues, une dizaine de sortes de lémuriens qui se promènent librement, et plein de petits oiseaux. C’est l’endroit rêvé pour passer une bonne journée de détente tout en se baignant dans le petit lac naturel de la réserve. Si le parc ne vous tente pas, il est toujours possible de longer l’océan pendant quelques heures et de trouver un coin calme et isolé pour s’y baigner.

Intéressé par un stage de six mois ?

Les responsables de l’école Epigasy à Tamatave (Madagascar) recherchent à nouveau un ou deux jeunes professionnels qui souhaiteraient effectuer un stage de formateur de six mois. Leurs frais de voyage seront pris en charge. Sur place, ils seront nourris et logés. Les boulangers-confiseurs intéressés sont priés de contacter Richard Collomb au 079 532 83 60 ou à rscollomb(at)gmail.com .

Créée par l’ancien directeur des Moulins de Granges (VD), l’école de boulangerie Epigasy a pour vocation de former gratuitement des Malgaches démunis, âgés entre 18 et 25 ans.

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