Dans le Jura, les transformations du magasin et du tea-room de la boulangerie-pâtisserie Parrat ont débuté depuis un mois. Les travaux dureront neuf semaines. Grâce à la location de deux containers, l’artisan franc-montagnard continue à satisfaire sa clientèle. Détails…

A Saignelégier (JU), le point de vente de la boulangerie-pâtisserie Parrat est fermé, depuis le 18 septembre. Ses portes resteront closes jusqu’au 20 novembre. En cause : la transformation de son magasin et tea-room.

David Parrat ne pouvait toutefois pas cesser toute activité durant neuf semaines. Il lui fallait donc un local. Déménager momentanément son point de vente dans un autre quartier ne l’enchantait pas : « Ce n’est pas bon de demander aux clients de changer à ce point leurs habitudes. En plus, cela aurait nécessité un important travail de communication de notre part, uniquement pour un peu plus de deux mois. » L’artisan a préféré limiter les distances et faire installer des containers sur la place de son commerce, à quelques pas de l’entrée.

Trois mille francs pour deux mois

Il s’agit de deux éléments de 2,4 mètres de large pour 6 de long. Il les a loués à une entreprise vaudoise. Evier, radiateurs, éclairages… Ils sont entièrement équipés. Un électricien et un sanitaire sont requis pour raccorder ces box aux réseaux. « La location par mois du double container est de 300 francs. Avec la livraison, l’enlèvement et le montage qui représentent la part la plus importante des frais, la facture s’élèvera à environ 3000 francs. A cela doivent s’ajouter les frais de raccordement. »

Pour plus de visibilité et capter l’attention, M. Parrat a habillé ces deux modules. L’enseigne des artisans boulangers-confiseurs a été fixée à l’un d’eux. S’y trouve aussi une bâche sur laquelle les passants peuvent lire : « Pendant les rénovations, nous vous servons ici. Pour les gourmands, c’est dans la boîte ! » A l’intérieur, le maître des lieux a profité d’utiliser une dernière fois le mobilier de son ancien magasin. Il sera vendu à la fin des rénovations.

Bien qu’informés par les employés, via le site internet de l’entreprise et les réseaux sociaux, les clients ont tout d’abord boudé les lieux. « Les fenêtres ne donnant pas sur la rue, ils avaient peut-être l’impression qu’il n’y avait pas de vie à l’intérieur. Petit à petit, ils se sont donné la peine d’entrer. « La plupart d’entre eux ont alors té surpris de retrouver le magasin qu’ils connaissaient. Nombreux sont ceux qui demandent pourquoi nous souhaitons effectuer des transformations. Nous disposons déjà de tout ce qu’il faut, selon eux. »

Quelques craintes émanaient également des vendeuses. Pour y remédier, David Parrat a profité d’une sortie d’entreprise pour faire le point sur la phase de transition. « Cela les a un peu rassurées. Elles ont également été très compréhensibles quant à la diminution de leurs heures. » La disparition momentanée du tea-room implique inévitablement un remaniement des temps de travail. « Au bout d’une semaine, certaines d’entre elles sont même venues me proposer de les optimiser. Par exemple, elles avaient remarqué qu’entre 15 et 16 heures, une seule vendeuse suffisait. Elles ont compris qu’il y avait un impact financier, et elles nous aident. »

Baisse du chiffre d’affaires

D’ailleurs, en ce qui concerne les affaires, le premier jour du déménagement, 20 % du chiffre habituel du magasin a été atteint. Environ un mois plus tard, il a grimpé à 72 %. De nombreuses raisons expliquent ce manque à gagner : un chantier qui se voit plus que le magasin, des nuisances dues aux travaux, des ventes en moins liées à l’absence du tea-room, des gens qui n’aiment pas le changement… A mi-parcours, le patron se dit un peu déçu des chiffres qu’il imaginait plus élevés. En revanche, il est « surpris en bien » de l’image que véhicule son point de vente provisoire : « Je ne pensais pas que nous arriverions à nous créer un si joli petit magasin. »

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