Les résultats de l’enquête auprès des membres de la BCS, publiés dans l’édition du 28 juin de « Panissimo », le montrent clairement : l’évolution des frais de personnel est le défi le plus souvent cité et donc celui qui préoccupe le plus le secteur.

La pénurie de main-d’œuvre qualifiée entraîne désormais un marché de travailleurs dans de nombreux secteurs. Cela signifie que les collaborateurs dont on dépend pour leur travail sont souvent en position de force lors des négociations salariales, et à même d’imposer plus facilement leurs prétentions salariales. Notre quotidien professionnel regorge d’exemples dans lesquels les employés ont pu tirer profit de la situation en obtenant des augmentations de salaire majeures. Le personnel qualifié a un prix, c’est dans l’ordre des choses ; il faut néanmoins toujours garder à l’esprit l’ensemble des frais de personnel dans ce genre de décisions, pour éviter les mauvaises surprises.

Pas plus de 50 % du chiffre d’affaires

Une règle générale veut que les frais de personnel n’excèdent pas la moitié du chiffre d’affaires. La tendance de ces dernières années montre toutefois que ce seuil est de plus en plus souvent dépassé, dans les entreprises possédant plusieurs filiales ou un service de restauration affilié
notamment. Indépendamment de cela, la règle générale susmentionnée reste valable.

« Il faut néanmoins toujours garder à l’esprit l’ensemble des frais de personnel (…), pour éviter les mauvaises surprises. »

Markus Koster

Il est donc important de connaître l’ensemble des frais de personnel et de savoir comment ils se composent. Une planification des besoins horaires effectifs constitue la base d’un chiffrage des frais de personnel permettant d’obtenir une première valeur cible pour ce poste de coûts.

Prendre des contre-mesures en cas d’écarts

Seule la comparaison des horaires de travail théoriques et réels permet de mettre en évidence les écarts nécessitant de réagir rapidement. L’expérience montre régulièrement qu’il existe bien des plans de travail et que les horaires de travail sont enregistrés à l’aide de systèmes de saisie du temps de travail, aucune contre-mesure n’étant toutefois prise en cas d’écarts. En résulte avec le temps un déséquilibre en matière de frais de personnel.

Ceux-ci augmentent souvent au fil des ans sans jamais être remis en question. Et ce, alors que certains travaux pourraient être effectués par des travailleurs temporaires payés à l’heure générant des coûts uniquement pendant leurs interventions. De même, l’emploi du personnel devrait être régulièrement adapté à la fréquentation effective des magasins et donc optimisé – ceci notamment afin de tenir compte des fluctuations saisonnières –, une analyse de la fréquentation des clients permettant de déceler les heures de la journée ou jours de la semaine creux en termes de chiffre d’affaires. Une solution radicale peut alors consister à réduire les heures d’ouverture afin de rester en dessous de la valeur indicative relative aux frais de personnel, tout en donnant plus de latitude aux collaborateurs.

Veiller à la satisfaction des collaborateurs

Malgré toutes ces mesures, il ne faut pas perdre de vue la satisfaction des collaborateurs : un bon climat de travail est essentiel pour maintenir la qualité du service à un niveau élevé. L’objectif doit donc être de ne pas mettre en œuvre des mesures d’optimisation exclusivement au détriment des collaborateurs.

Markus Koster,
délégué du conseil d’administration de SBC Fiduciaire SA

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