Dès le 24 août, le logo Pain suisse sera disponible pour promouvoir le pain local. Les membres de la BCS utilisent-ils la marque ? Comment la campagne est-elle mise en œuvre dans les exploitations ? Enquête…
Rien de nouveau pour Conditorei Heini à Lucerne : les matières premières suisses sont clairement mentionnées au comptoir.
Le contexte : au printemps, le Parlement a approuvé l’obligation de déclarer l’origine du pain et des produits de boulangerie destinés à la vente libre. L’Association Pain suisse a créé une distinction commune pour ses membres, dont font également partie des grossistes et shops de stations-service. L’objectif est de renforcer le positionnement de qualité et de promouvoir le pain et les produits de boulangerie fabriqués localement à partir de matières premières suisses. A partir du 24 août, la marque Pain suisse pourra être utilisée activement à des fins de marketing par les membres de l’Association suisse des patrons boulangers-confiseurs (BCS) qui remplissent les directives de Pain suisse.
Sur le matériel d’emballage au layout Mohn
L’enquête « panissimo » auprès de quatre membres de la BCS montre un résultat clairement positif : tous utiliseront le logo Pain suisse ; certains plus activement que d’autres. « Les boulangeries artisanales ne doivent pas laisser la marque Pain suisse aux grands distributeurs sans se battre. Après tout, les boulangeries suisses fabriquent du pain suisse depuis des centaines d’années avant que les grossistes ne fassent de même », répond Bruno Heini, copropriétaire de la Confiserie Heini à Lucerne.
Pour Roger Mohn, copropriétaire de Mohn AG à Sulgen (TG), l’objectif de la nouvelle marque est clair : elle doit avant tout faire réfléchir les hôtes et les clients. Une grande partie des consommateurs partent du principe que tout pain acheté en Suisse génère également 100 % de valeur ajoutée en Suisse. Roger Mohn appelle ses collègues à unir leurs forces et à soutenir cette campagne, car « il s’agit d’informer les gens ! » Dans un premier temps, Mohn imprimera le logo de Pain suisse au layout de Mohn sur les emballages des produits de boulangerie.
Merz informe via les réseaux sociaux
« Pour nous, il est clair comme le jour que le pain produit dans notre boulangerie vient de Suisse », note Roni Merz, membre de la direction de Merz à Coire. Dans un monde globalisé, cependant, il devient de plus en plus difficile pour de nombreux consommateurs de reconnaître l’origine d’un produit sans déclaration. C’est pourquoi une telle marque est nécessaire, à l’instar de la viande suisse. Merz fournira principalement des informations via ses propres canaux de réseaux sociaux et distinguera progressivement ses emballages et ses sites avec le logo.
Heini informe activement sur les matières premières suisses
La confiserie Heini AG à Lucerne utilise depuis longtemps de la farine « swiss garantie », souligne Bruno Heini. « Les avantages de la nouvelle marque l’emportent largement. » L’effort supplémentaire pour son exploitation est faible. Car communiquer l’origine du pain est une évidence depuis des années : dans la confiserie Heini, les ingrédients qui proviennent de Suisse sont indiqués au comptoir, par exemple.
Roger Mohn poursuit une stratégie de communication similaire : « Le pain suisse n’est pas un défi pour nous, mais une affaire quotidienne. » M. Mohn rend hommage aux fournisseurs régionaux et locaux, « qui sont à leur tour nos ambassadeurs publicitaires ».
Chez Zenhäusern 100 % de farine du Valais
Jörg Zenhäusern, CEO de Zenhäusern Frères SA à Sion (VS), est un peu plus réservé au sujet de la campagne à venir : « Je suis un partisan convaincu de la marque et de l’appréciation de l’origine de nos produits de boulangerie. Toutefois, nous utiliserons la marque avec modération, car nous sommes déjà très actifs sur cette question. » Dans son entreprise, le logo viendra compléter la communication déjà existante sur la « régionalité » et le « fait maison » et sera donc davantage utilisé comme une signature et non directement lié aux produits comme une marque supplémentaire, car le pain suisse est une évidence pour son exploitation.
« Diverses études ont montré que les clients partent du principe qu’ils consomment du pain suisse lorsqu’ils achètent chez un boulanger local », dit-il pour expliquer sa décision. Dans la mesure du possible, l’exploitation utilise également des produits encore plus locaux, comme les pains fabriqués avec de la farine 100 % valaisanne.
Pains fabriqués avec de la farine 100 % valaisanne chez Zenhäusern.Les dangers
Jörg Zenhäusern garde un œil attentif sur l’humeur des consommateurs et pose la question. « L’appréciation du pain suisse place-t-elle les autres produits qui ne répondent pas à ces critères sous un jour négatif ? ». A titre d’exemple, il mentionne les pains fabriqués avec une forte proportion d’ingrédients étrangers, comme les graines, le quinoa, etc. Bruno Heini voit également des dangers : « Que les consommateurs perçoivent cela comme une action de l’industrie et des grossistes, et que les boulangers s’attachent à leur marque si les grossistes communiquent de manière offensive avec elle. » La conséquence négative pourrait être une atteinte à l’image des produits de boulangerie-confiserie suisses.
Informer les collaborateurs
A quoi faut-il faire particulièrement attention ? Pour Roger Mohn, il est important que tous les collaborateurs et surtout les conseillers de vente soient informés de manière optimale sur la nouvelle marque afin qu’ils puissent communiquer de manière compétente avec leurs clients. « Profitons-en : Nous sommes beaucoup plus proches du client que les grands distributeurs ! »
Production dans la région
Sa boulangerie est située au cœur de la ville de Lucerne, sur la Löwenplatz. Bruno Heini communique non seulement l’origine des matières premières, mais aussi le lieu de production.
La marque Pain suisse
Les membres de l’Association suisse des patrons boulangers-confiseurs (BCS) peuvent s’inscrire dès maintenant sur
A partir du 24 août, ils pourront également s’inscrire sur le site de l’Association pain suisse (APS) : www.painsuisse.ch. Dès ce moment, ils pourront faire de la publicité avec la nouvelle marque. Les données ne seront fournies aux membres de la BCS que par l’APS (lire l’entretien du panissimo du 25 juin).