La guerre est déclarée à l‘îlot de cherté suisse. La BCS soutient l’initiative populaire fédérale qui vient d’être lancée. Elle appelle ses membres à participer activement à la récolte de signatures.

La Suisse est depuis longtemps un îlot de cherté. Cette situation s’explique notamment par le comportement des fournisseurs étrangers qui abusent de leur pouvoir de marché en Suisse en imposant des prix surfaits aux entreprises suisses. Dès lors, pour acheter des produits importés identiques, les exploitations agricoles, les consommateurs et les entreprises suisses se voient contraints de payer des prix souvent nettement plus élevés que dans les pays voisins. Avec l’initiative populaire fédérale «Stop à l’îlot de cherté – pour des prix équitables (initiative pour des prix équitables)», les suppléments «Suisse» abusifs pratiqués par des entreprises à fort pouvoir de marché pourront être interdits à l’avenir. Cette initiative populaire bénéficie d’un large soutien auprès d’associations et de membres des deux Chambres, et ce, de gauche à droite de l’échiquier politique.

Une initiative profitable pour qui ?

La Suisse profitera triplement de prix équitables: premièrement, les entreprises en Suisse devront payer des prix moins élevés pour des marchandises importées comme les machines et les moyens d’exploitation, et pourront ainsi améliorer leur compétitivité et préserver des emplois;

deuxièmement, avec des prix plus bas pour des produits importés, il restera davantage d’argent dans le porte-monnaie des entreprises demandeuses, ce qui augmentera leur pouvoir d’achat;

troisièmement, les consommateurs se mettront à nouveau à acheter en Suisse au lieu d’aller faire leurs achats dans les pays étrangers voisins.

Prix surfaits injustifiés

Ce n’est que dans une faible mesure que le niveau plus élevé des coûts salariaux, des coûts d’infrastructure ou des coûts de location en Suisse est à l’origine des prix plus élevés dans notre pays. Les fournisseurs étrangers profitent de leur pouvoir de marché. Ils maintiennent les prix à un niveau artificiellement élevé en Suisse et exploitent son pouvoir d’achat de manière ciblée. Il n’est pas acceptable que l’économie suisse, qui vend plus de 60 % de sa production à des prix compétitifs à l’étranger ou qui crée de la valeur avec des clients issus de l’étranger séjournant en Suisse (tourisme), continue à devoir payer des prix surfaits pour les biens importés dont elle a besoin. Ceux qui en souffrent le plus sont surtout les petites et moyennes entreprises (PME), les exploitations agricoles, les institutions étatiques comme les universités, les hôpitaux, les communes, les cantons, la Confédération et les consommateurs.

Echec du projet au National

En septembre 2014, la révision de la loi sur les cartels a échoué au Conseil national. Le projet de loi du Conseil fédéral avait pour but de renforcer la concurrence en Suisse et, de ce fait, d’abaisser le niveau des prix. Le Conseil national n’est pas entré en matière sur ce projet de loi. C’est pourquoi la disposition adoptée par le Conseil des Etats, qui prévoyait que les entreprises suisses puissent acheter sans discrimination à l’étranger, n’est pas devenue exécutoire. Ainsi, la contrainte d’achat en Suisse imposée de fait aux entreprises exerçant leurs activités dans notre pays demeure inchangée, ce qui entraîne des inconvénients concurrentiels importants, surtout pour les PME. Certes, les consommateurs peuvent se rendre à l’étranger pour y acheter des articles, mais cela crée des pertes d’emplois et des pertes de recettes fiscales en Suisse. Ce projet a été repris par l’ancien conseiller aux Etats Hans Altherr, qui a déposé une initiative parlementaire à cet effet, mais il risque d’être repoussé aux calendes grecques.

Projet largement soutenu

Des associations de PME et de consommateurs ainsi que de nombreux politiciens de gauche à droite ont décidé de lancer ensemble l’initiative pour des prix équitables. Sont représentés au sein du comité d’initiative des personnalités issues de l’UDC, du PS, du PLR, du PDC, des Verts, des Vert’libéraux et du PBD provenant de toutes les régions du pays.

Pour de nombreux produits importés, les écarts de prix par rapport à l’étranger sont considérables: des outils identiques, des moyens d’exploitation, des appareils et desmachines identiques destinés aux entreprises et à l’agriculture, mais aussi des vêtements de grands groupes de mode opérant à l’international coûtent souvent en Suisse nettement plus qu’en Allemagne. Pour les produits cosmétiques, la différence peut aller jusqu’à 70 %. Des écarts de prix aussi massifs ne sauraient être justifiés par un niveau de coûts plus élevé en Suisse. Le pouvoir d’achat des entreprises demandeuses suisses est ainsi exploité de manière ciblée.

La récolte des signatures durera au maximum jusqu’au 20 mars 2018. Informations complémentaires: www.prix-equitables.ch.

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