L’initiative « Pour une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources (économie verte) » des Verts sera soumise au vote le 25 septembre. La BCS refuse cette proposition ; pour de bonnes raisons.

Ladite initiative veut inscrire dans la Constitution fédérale le principe d’une « économie circulaire » extrêmement contraignant. D’ici 2050, la Suisse devrait ainsi diminuer sa consommation de ressources d’au moins 65 %. La Confédération, les cantons et les communes sont tenus de prendre des mesures – que l’initiative se garde bien de préciser – afin d’atteindre cet objectif radical. Le Conseil fédéral et le Parlement estiment que l’initiative ne peut pas être appliquée, et recommandent donc de la rejeter.

Près d’un tiers de l’impact environnemental

La manière de s’alimenter influence la consommation helvétique de ressources naturelles. L’alimentation étant à l’origine de 28 % de la charge environnementale totale en Suisse, en cas d’acceptation de l’initiative des Verts, elle serait, avec la mobilité et le logement, l’un des trois domaines les plus touchés. Il faut rappeler que les produits d’origine animale – comme, la viande, le poisson, le lait et les œufs – ont une importance centrale sur l’impact environnemental (44 % environ), puisque leur production nécessite beaucoup d’énergie et de ressources. Les boissons, comme le vin, le café ou la bière, ont également un impact important, tout comme le cacao et le pain.

Tourisme d’achat dopé

En cas d’acceptation de l’initiative, le prix de l’alimentation augmenterait en Suisse. Il faudrait s’attendre à une nouvelle envolée du tourisme d’achat dans les zones frontalières. Cela aurait des conséquences de taille pour le commerce local en Suisse. La menace est existentielle pour les commerces traditionnels, comme les boucheries ou les épiceries de village. La grande distribution en pâtirait aussi fortement, et avec elle ses nombreux partenaires et fournisseurs. Sans compter les nombreux emplois qui passeraient à la trappe dans le commerce en Suisse.

Davantage de contraintes pour le commerce de détail

Outre des prix supérieurs pour les denrées alimentaires, le commerce de détail suisse, les restaurants et les hôtels feraient face à de nombreuses nouvelles contraintes. Selon le Conseil fédéral, il y en aurait sur la composition des assortiments et sur la collecte des déchets. On peut également s’attendre à une extension des informations à fournir sur les produits (déclarations sur les étiquettes et les menus) pour les denrées alimentaires qui sont sources d’importantes atteintes à l’environnement. Par ailleurs, le renchérissement des transports contribuerait à pousser les coûts à la hausse.

Transformation en profondeur de la production alimentaire

La mise en œuvre de l’initiative impliquerait une transformation en profondeur du secteur agroalimentaire. De nouvelles prescriptions restreindraient fortement l’utilisation et l’importation de certaines matières premières. De plus, de nouvelles réglementations seraient développées en matière de déclaration (la provenance, par exemple), d’emballages et de recyclage. Le fait est qu’il faudrait réduire le gaspillage alimentaire dans le cadre de la production, et introduire des méthodes de culture et de production ménageant les ressources dans l’agriculture, ce bien que notre secteur consente déjà de gros efforts en matière de développement durable.

Conclusion : conséquences désastreuses

En cas d’acceptation de l’initiative, chauffer, cuisiner, laver et refroidir coûteraient beaucoup plus cher. L’initiative entraînerait l’introduction de taxes d’incitation qui renchériraient considérablement les produits du secteur de la boulangerie-confiserie. Les conséquences seraient désastreuses : renchérissement massif des prix des denrées alimentaires et réorientation onéreuse vers une production extensive pour l’agriculture. Il pourrait même en résulter une limitation de l‘assortiment et de nouvelles réglementations en matière de déclaration (devoir d’informer les consommateurs sur la consommation de ressources des matières premières et de la production). Notre secteur ne doit donc pas subir encore davantage de contraintes écologiques disproportionnées.

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