Le congrès de la BCS de cette année à Berne a réuni sur scène André Lüthi (Ambassadeur 2018) et Lorenz Hess, Ambassadeur du pain et du chocolat en exercice, deux personnalités qui ne pourraient guère être plus différentes – et qui ont pourtant beaucoup en commun.
Voici presque cinquante ans qu’André Lüthi a réussi avec bio son examen de fin d’apprentissage en tant que boulanger-pâtissier à Fribourg. À l’époque, il participait aux championnats suisses – aujourd’hui, il est président du conseil d’administration du Globetrotter Group et un entrepreneur à la vision mondiale. Malgré un succès international, son attachement à l’artisanat est resté intact. Visiblement ému, il s’est exprimé lors du congrès : « J’aime toujours autant ce métier. »
Durant son année en tant qu’ambassadeur, André Lüthi a décidé d’ouvrir une boulangerie pour financer un projet d’aide aux enfants du Népal. L’intégralité des recettes de la vente de sa biographie « Karma », écrite par Frank Baumann, est directement reversée à Katmandou – afin de soutenir 250 enfants des rues. André Lüthi a expliqué à quoi sert l’argent des dons – parmi de nombreux autres projets : deux anciens enfants des rues ont entre-temps terminé leurs études de médecine et ouvert leur propre hospice à Katmandou.
Engagement politique pour la branche de la boulangerie-confiserie
En plein milieu de la session d’été en cours, le conseiller national Lorenz Hess est venu directement au congrès – en costume au lieu de la blouse de boulanger. En tant qu’Ambassadeur du pain et du chocolat en exercice, il défend les intérêts des boulangers-confiseurs. La joie de retrouver d’anciennes connaissances – notamment du Brotmärit (marché du pain) de Berne – se lisait clairement sur son visage.
Nouvelles de la CCT en direct de la session d’été
Avec un clin d’œil, il a évoqué son engagement derrière le comptoir de la boulangerie Reinhard à Ostermundigen (BE) : « Quelques clientes et clients ont même cru que j’étais le nouveau propriétaire. » La distance entre le Palais fédéral et le fournil peut sembler grande – mais Lorenz Hess connaît la réalité du métier et l’intègre dans la politique. La nouvelle qu’il a rapportée fraîchement du Palais fédéral était donc d’autant plus importante: la déclaration de force obligatoire de la convention collective de travail a franchi une étape décisive – malgré un débat houleux au Conseil national. « Beaucoup ne comprennent pas qu’une CCT va bien au-delà d’une question salariale », a déclaré Lorenz Hess. Selon lui, la CCT est un soutien important, en particulier pour les petites exploitations, car elle permet de créer de la sécurité et de la clarté dans un environnement exigeant.
Un métier d’avenir – à condition de l’aimer !
Les deux ambassadeurs ont montré à quel point l’engagement dans la profession de boulanger confiseur peut être varié et efficace, que ce soit sur le plan politique, social ou entrepreneurial. Ce qui les unit, c’est la conviction: la passion est le fondement. « Si on n’aime pas son métier, il faut faire autre chose », a déclaré André Lüthi. Et Lorenz Hess d’ajouter : « On peut aussi être boulangère-confiseuse dans une commission de construction – l’important est de poser les bonnes questions. » Pour finir, un moment hautement symbolique: les deux ambassadeurs ont reçu des bâtonnets au kirsch de la boulangerie Piraten à Gontenschwil (AG) – confectionnées par le porteur de la couronne boulangère 2024.
Franzisca Ellenberger