Céréales anciennes, matières premières de proximité, moulin à pierre, four à bois… Olivier Hofmann attache beaucoup d’importance au circuit court. Dans un souci de développement durable, il a récemment équipé de panneaux solaires la toiture de sa boulangerie.
Quarante panneaux photovoltaïques de la société Younergie Solar SA ornent le toit de la boulangerie Hofmann à Reconvilier, depuis dix mois. Ils produisent en moyenne un quart de l’énergie nécessaire au laboratoire et à l’immeuble regroupant le magasin-tea-room et quatre appartements. Les trois quarts restants proviennent des Forces motrices bernoises (FMB).
Le rendement de l’installation dépend de la qualité de l’ensoleillement. « En décembre et en janvier, la position du soleil trop basse ne permet pas de garantir la même quantité d’énergie qu’en été », précise Olivier Hofmann, avant de poursuivre. « Les panneaux ne fonctionnent pas sans soleil. De plus, il est trop onéreux de stocker l’énergie. Dans quelques années, ce sera peut-être possible. ». Par conséquent durant la nuit, les FMB alimentent intégralement l’entreprise et les habitations.
En cas de surplus, la part non utilisée est injectée dans le réseau bernois. Cela représente en moyenne 5 %. Les forces motrices rémunèrent M. Hofmann à un tarif bas. « Younergy n’a donc aucun intérêt à être en surproduction. C’est pourquoi, ils ne posent pas 40 panneaux, si 20 suffisent. La quasi-totalité de la production doit être utilisée. »
Environ 30 000 francs d’économie
Une précision de taille s’impose : le boulanger bernois n’est pas propriétaire des panneaux photovoltaïques. Il met son toit à disposition de l’entreprise basée sur le site de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. En contrepartie, la start-up s’occupe des démarches administratives, prend à sa charge le matériel, son installation et la maintenance. L’économie liée aux coûts de mise en place représente environ 30 000 francs est l’un des points qui a séduit l’artisan. « J’avais envie de travailler avec ma propre farine, ma propre énergie… Je préfère toutefois investir cette somme ailleurs ; dans un four à bois, par exemple. »
La société lui vend l’électricité à un prix du kWh environ de 30 % inférieur à celui des FMB. « En raison de sa jeunesse, la société était à la recherche de liquidité. Ils m’ont proposé de leur faire une avance. » Cette avance est déduite répercutée sur le prix de vente du kWh.
Le prix est garanti sur la totalité de la durée du contrat, à savoir 20 ans, environ la durée de vie des panneaux. « C’est un autre élément qui est intéressant. Je ne pense pas que le coût de l’énergie baissera. » Le boulanger-pâtissier a aussi la possibilité de racheter l’installation en cours de contrat.
« Un gestepour l’avenir de nos enfants »
L’installation a nécessité trois jours. Après un peu moins d’une année d’utilisation, Olivier Hofmann tire un bilan positif. Le système fonctionne. A aucun moment, il n’a manqué d’électricité et il réalise quelques centaines de francs d’économie par an. « Malgré tout, ce n’est pas l’aspect financier qui m’attirait, mais le fait d’avoir « mes » panneaux, de savoir d’où provient mon électricité, et de faire un geste pour la planète et l’avenir de nos enfants. »